Conseil fédéral Les Verts veulent un siège au gouvernement

ATS

22.11.2019 - 19:03

Le groupe des Verts soutient à l'unanimité la candidature de Regula Rytz au Conseil fédéral. Il ne proposera pas d'autre personne, a annoncé vendredi le chef du groupe Balthasar Glättli (ZH).

Agée de 57 ans, Mme Rytz est la meilleure candidate. «On peut lui faire confiance. C'est une bâtisseuse de pont», a ajouté le Zurichois. Elle connaît le Palais fédéral comme sa poche et a une solide expérience gouvernementale acquise au sein de l'exécutif de la capitale. Et de poursuivre: «Le 20 octobre a marqué un tournant. Le paysage politique suisse a été bouleversé. Et ces élections doivent avoir des conséquences.»

Il est d'usage d'ouvrir le choix entre plusieurs candidats lorsque des sièges se libèrent au gouvernement, a reconnu M.Glättli. Mais la situation est différente cette fois-ci car tous les conseillers fédéraux en place se représentent. Une candidature claire est le meilleur moyen d'arriver au gouvernement.

Mais, a-t-il averti, les Verts et Mme Rytz ne joueront pas de «petits jeux» pour destituer un ministre PS ou PDC. Le PLR étant le parti le plus surreprésenté avec deux sièges, les écologistes visent un de ses fauteuils. L'élection du Tessinois Ignazio Cassis précédant celle de sa collègue de parti pour des raisons d'ancienneté, Regula Rytz tentera de voler son siège.

En cas d'échec, il n'est pas certain qu'elle attaquera Karin Keller-Sutter. Mme Rytz l'avait exclu jeudi en invoquant la volonté de ne pas s'opposer à une femme après la vague violette des élections. Le groupe en a discuté, mais il n'a pas encore tranché la question, a annoncé M.Glättli.

Au PLR de choisir

Le groupe préfère attendre de voir comment la discussion va évoluer et renvoie la balle au PLR. Si les Verts volaient le premier siège, les libéraux-radicaux pourraient proposer Ignazio Cassis pour le siège de Mme Keller-Sutter ou donner à l'Assemblée fédérale le choix entre les deux ministres.

A eux d'assumer ensuite la disparition d'un représentant de la Suisse italienne au gouvernement. «C'est un peu facile», a pour sa part estimé le PLR.

Mais selon les Verts, il est temps d'adapter la formule magique en confiant deux sièges aux deux partis les plus forts (UDC et PS) puis un siège aux trois forces qui suivent (PLR, Verts et PDC). Les écologistes rééliront donc les deux ministres UDC, a précisé M.Glättli.

Pas tout de suite

Le PLR ne veut pas de cette nouvelle formule magique pour l'instant. On ne peut pas changer les règles du jeu à chaque élection, car la composition ne représente pas arithmétiquement la force électorale des partis. L'interpréter ainsi obligerait les conseillers fédéraux à mener une campagne électorale permanente, a estimé la présidente Petra Gössi.

Le groupe PLR recommande à l'unanimité de réélire tous les conseillers fédéraux en place. L'UDC en fera de même dans un esprit de continuité et de concordance. Attaquer le siège de la Suisse italienne est incompréhensible, estime-t-elle. Par ailleurs, aucun ministre n'a démérité, a souligné le conseiller national libéral-radical vaudois Olivier Feller.

Le parti n'auditionnera pas la candidate verte, a précisé le Vaudois. Les Verts doivent d'abord prouver qu'ils sont capables de réunir des majorités parlementaires, puis populaires, il en va de la stabilité gouvernementale. Le PS et l'UDC ont également dû passer par là avant d'obtenir un deuxième siège, rappelle le Vaudois.

La partie sera difficile pour Regula Rytz, mais sa candidature n'est «pas sans espoir», selon le chef de groupe des Verts. Tout dépendra des alliances qui pourront être conclues avec les autres partis. Les tractations vont déjà bon train à trois semaines de l'élection.

Stabilité à assurer

Le président du PS Christian Levrat l'a confirmé à Keystone-ATS. La candidature verte est logique, mais tous les partis doivent viser une situation stable. Pas question que chaque parti coure le risque de perdre un siège à chaque vacance, sinon plus personne ne bougera, a-t-il relevé.

Le groupe du centre PDC-PEV-PBD se penchera sur l'élection du Conseil fédéral samedi matin. Pas question de se laisser dicter l'agenda par les autres partis, a justifié vendredi soir son chef Filippo Lombardi. Le profil très à gauche de Mme Rytz dérange certains Vert'libéraux, mais le groupe n'a pas prévu de trancher sur le sujet cette semaine.

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