Lettre ouverteLettre ouverte: l'UNIL appelée à défendre la liberté d'expression
nt, ats
31.5.2021 - 19:13
Quelque 200 chercheurs, étudiants, travailleurs de l’Université de Lausanne (UNIL) ont fait parvenir lundi une lettre ouverte à leur direction. Ils lui demandent de s'engager fermement pour la garantie de la liberté d'expression de tous les membres de la communauté universitaire, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'alma mater.
Keystone-SDA, nt, ats
31.05.2021, 19:13
ATS
La parole des universitaires est actuellement attaquée de toute part, écrivent lundi les signataires de la lettre ouverte, des collectifs et syndicats d'étudiants. Ils déplorent notamment des propos de la rectrice sur la RTS il y a quelques mois laissant entendre que des recommandations pourraient à l’avenir être adressées aux chercheurs de l’UNIL quant à leurs prises la parole dans l’espace public.
Pressions diverses
Les pressions viennent à la fois du secteur public et du secteur privé. Telle prise de position en faveur de la Grève pour l’avenir s’attire les récriminations d’élus peu sensibles aux questions environnementales, telle recherche sur la nocivité de la cigarette électronique suscite une demande de remise à l’ordre de la part d’une multinationale du tabac, citent-ils en exemple.
Au sein du corps estudiantin, la liberté d'expression est aussi bafouée (affiches de collectifs et de syndicats retirées, tracts interdits). En 2020, la direction a tenté de museler la parole des étudiants par une directive adoptée à l’insu de tous, énonçant des règles de comportement et visant l'encadrement de la parole étudiante, expliquent-ils. Elle a entretemps été suspendue grâce à une série d’interventions.
Actes concrets
Les signataires demandent des actes concrets à la direction de l'UNIL, présente et future. Parmi les plus importants, le retrait de cette directive, la défense des chercheurs lorsqu'ils sont attaqués dans les médias et sur les réseaux, en particulier lorsque les responsables sont des élus ou des entreprises.
Egalement cités, l'aménagement des cursus, un système de financement public des études supérieures afin que celles-ci ne soient pas réservées à une minorité privilégiée, la création massive de postes fixes pour lutter contre la précarité du personnel d’enseignement et de recherches et la pérennisation du financement de la recherche.
Envoyée au canton
La lettre ouverte est signée du Collectif UNIL de la grève féministe, de la Fédération des associations d'étudiants de l'UNIL (FAE), du Groupe Regards Critiques, du Syndicat des services publics (SSP), groupe hautes écoles, Vaud et du Syndicat SUD Étudiant-es et Précaires. Elle a été transmise la direction de l'Université, ainsi qu'à ses autorités de tutelle (Département de la formation, de la jeunesse et de la culture).
De son côté, l'UNIL va prendre connaissance de cette lettre et y répondra, a indiqué sa porte-parole Géraldine Falbriard.