Coronavirus Lourdes pertes pour les hôpitaux

ATS

22.5.2020 - 16:49

Les hôpitaux, les institutions psychiatriques et les cliniques de réadaptation ont été «fortement touchés» par l’interdiction partielle des traitements et par les mesures visant à maintenir la sécurité de l’approvisionnement en soins décrétées par le Conseil fédéral, résumé H+ (archives).
Les hôpitaux, les institutions psychiatriques et les cliniques de réadaptation ont été «fortement touchés» par l’interdiction partielle des traitements et par les mesures visant à maintenir la sécurité de l’approvisionnement en soins décrétées par le Conseil fédéral, résumé H+ (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Hôpitaux et les cliniques suisses subiront un préjudice entre 1,7 et 2,9 milliards de francs jusqu'à fin 2020 en raison de la crise due au coronavirus. L'engagement de personnel supplémentaire et la suspension de certains traitements expliquent ces pertes.

H+ a rendu publique vendredi cette première évaluation. La faîtière exige la convocation urgente d'un sommet national de la santé afin de clarifier la question de la répartition de ces coûts dans le respect de la loi. Selon l'étude, le préjudice subi jusqu’à mi-mai atteint déjà entre 1,5 et 1,8 milliard de francs.

Selon les projections établies conjointement par l'association hospitalière Spitalbenchmark avec le cabinet PwC, l'essentiel du manque à gagner provient du gel de toute intervention jugée non prioritaire et de la mobilisation de capacités pour lutter contre la pandémie, rappelle le rapport diffusé vendredi. La multiplication des mesures d'hygiène et de précaution a aussi contribué à l'inflation des coûts pour les prestataires de soins.

Manque à gagner

Les auteurs de l'étude soulignent que ce manque à gagner sur l'ensemble de l'année demeure soumis à d'importantes incertitudes. La fourchette des estimations s'étale en effet entre 1,7 milliard et 2,9 milliards. Le scénario le plus pessimiste prévoit une reprise graduelle d'activité plafonnée à 95% d'ici la fin de l'année, quand le plus optimiste comprend déjà un effet de rattrapage, avec 110% dès l'automne.

Dans le détail, l’interdiction des traitements dans les secteurs stationnaire et ambulatoire, qui sont repoussés, représente l’essentiel du préjudice financier, soit environ 80% ou entre 1,4 et 2,3 milliards. Suit ensuite l'engagement de personnel supplémentaire (300 millions à 500 millons de francs) et les dépenses supplémentaires pour les traitements dues aux prescriptions sur le nouveau coronavirus s’élèvent à 100 millions de francs. Ces montants ne comprennent pas les éventuels coûts non-couverts engagés pour le traitement des victimes du virus.

Qui va payer?

La perte des recettes découle d'une intervention de la Confédération, a estimé vendredi sur les ondes de la RTS le ministre neuchâtelois de la Santé Laurent Kurth, qui a appelé à un rôle de la Confédération dans la résolution du problème. Quant aux assurances, elles «ont payé des prestations pour lesquelles elles ont encaissé des primes et auront à coeur de montrer qu'elles sont un acteur important du système de santé».

Curafutura n'analyse pas la situation de la même manière. Les assureurs santé ne sont autorisés à financer que les services fournis, rappelle curafutura vendredi dans une réponse à Keystone-ATS, un argument repris également par santésuisse. Il n'existe pas de base légale pour une participation avec des primes (y compris des réserves) aux tâches qui incombent à la Confédération et aux cantons, précise le porte-parole d'une des faîtières des caisses maladie curafutura Adrien Kay.

Les primes des assurés doivent être utilisées dans un but précis et toute dérogation à cette règle ne serait pas dans l'intérêt des assurés, précise santésuisse. Quant aux réserves, elles appartiennent à ceux qui ont payé les primes d'assurance maladie.

Curafura ajoute toutefois que les caisses maladies sont ouvertes à négocier des ajustements de prix avec les fournisseurs de services sur la base de données.

Livre blanc

Spitalbenchmark et PwC se proposent de suivre l'évolution de la situation et d'en référer régulièrement, de manière à ce que les acteurs de la santé disposent d'une base de données actualisées au moment de négocier l'indemnisation de leurs efforts dans la lutte contre la pandémie.

Le livre blanc sera mis à la disposition des différents acteurs du secteur de la santé et servira de base pour déterminer, lors d’une discussion objective, le montant de l’indemnisation due aux fournisseurs de prestations pour la mission qui leur a été confiée de lutter contre la pandémie.

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