Antisémitisme Marche contre l'antisémitisme à Genève

ATS

5.5.2019 - 16:26

Environ 250 personnes dont le pasteur allemand Jobst Bittner ont marché Genève pour dénoncer l'augmentation de l'antisémitisme y compris en Suisse.
Environ 250 personnes dont le pasteur allemand Jobst Bittner ont marché Genève pour dénoncer l'augmentation de l'antisémitisme y compris en Suisse.
Source: KEYSTONE/MAGALI GIRARDIN

«Il est temps pour nous d'élever la voix». Face à la montée de l'antisémitisme, notamment en Suisse romande, environ 250 personnes ont marché dimanche après-midi à Genève «pour se tenir aux côtés du peuple juif».

Parmi les participants sous bonne escorte policière, venus à l'appel d'une association lancée en 2018 par des chrétiens évangéliques qui se revendiquent «amis d'Israël», l'assistance était plutôt âgée. Drapeaux israéliens, suisses et genevois cohabitaient.

Le pasteur allemand Jobst Bittner, qui avait organisé en 2007 dans son pays ces premières marches contre l'antisémitisme et l'indifférence, s'est inquiété de la recrudescence des actes «partout dans le monde». La situation en Allemagne, où ils ont augmenté de près de 50% en un an, est «très effrayante», a-t-il dit à Keystone-ATS.

En Suisse romande, la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD) avait mentionné il y a deux mois 174 actes relevant de ce délit en 2018, en hausse de 16%. «Nous pensons que le message est encore plus d'actualité» que lors de la première édition il y a an, explique le président du comité d'organisation de la marche genevoise, Richard Pittet.

Plusieurs intervenants ont affiché un soutien plus politique à Israël. Sur la Place des Nations, avant le défilé, des responsables israéliens ont dénoncé l'acharnement contre l'Etat hébreu à l'ONU, huée par certains participants. Membre du parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, la nouvelle députée May Golan a aussi affirmé qu'Israël ne reculerait pas devant les «terroristes» du Hamas qui ont ciblé son territoire depuis la bande de Gaza depuis samedi.

«L'antisémitisme d'aujourd'hui est le même que celui du passé», a ajouté cette activiste controversée pour ses positions considérées comme racistes contre les migrants en Israël. Et de dénoncer les attaques récentes contre les synagogues et les clichés dans certains journaux.

Appel à la communauté juive genevoise

Après avoir mentionné en 2018 l'attitude genevoise «de rejet» face à la communauté juive du 14e au 19e siècle, cette seconde édition a mis l'accent sur les années 30 puis la Seconde Guerre mondiale. «A Genève aussi», l'antisémitisme s'est exprimé «de manière décomplexée», affirme M. Pittet.

Des haltes étaient prévues à l'école des Cropettes, utilisée comme camp de réfugiés, puis à la grande synagogue avant de se rendre à Plainpalais. En 2018, la marche avait attiré quasiment deux fois plus de personnes, mais elle avait traversé la Suisse pendant deux mois avant d'arriver à Genève. «Nous voulons nous concentrer sur la communauté locale», dit M. Pittet.

Il souhaite notamment attirer davantage les juifs genevois, méfiants selon lui des volontés attribuées aux Eglises évangéliques de vouloir convertir les participants. Il doit rencontrer dès lundi le grand rabbin de la synagogue. Depuis 12 ans, des marches ont eu lieu dans dans 18 pays. Cette année, 70 étaient prévues, dont plusieurs en Suisse.

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