Asile GE Mobilisation contre un centre de renvoi

ATS

3.10.2020 - 18:13

D'importantes forces de police avaient été déployées le long du parcours pour encadrer les manifestants.
D'importantes forces de police avaient été déployées le long du parcours pour encadrer les manifestants.
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

750 personnes, selon la police, ont défilé samedi dans les rues de Genève pour protester contre la construction, au Grand-Saconnex (GE), d'un centre de renvoi de requérants d'asile déboutés. L'appel à manifester avait été lancé par une vingtaine d'organisations.

Les autorisations ont été données et le terrain, situé à côté de l'aéroport, a été défriché, a souligné un des orateurs. A l'endroit prévu, un bâtiment doit voir le jour en 2022. Il aura une capacité d'accueil de 250 places et disposera de 50 places destinées à de la détention administrative.

Pour les manifestants, ce projet est imaginé comme un vaste complexe carcéral de renvoi. Les règles qui seront en vigueur dans le centre seront infantilisantes. Il sera interdit d'y recevoir des visites et tout sera pensé pour que les requérants d'asile ne se mêlent pas à la population.

D'autres centres de renvoi similaires ont déjà été ouverts ailleurs en Suisse, à Giffers (FR), Boudry (NE) et Embrach (ZH). Les manifestants ont dénoncé les conditions de vie dans ces établissements et les actes de brutalité qui auraient été commis sur des requérants.

Une personne qui vient d'un de ces centres de renvoi a témoigné avant le départ du cortège. Sous le coup d'une décision de renvoi, elle a dit se trouver en Suisse depuis 8 ans. Elle a regretté ne rien pouvoir faire sans papier. Deux apprentissages lui tendaient les bras, mais son statut a rendu cet avenir impossible.

Le projet de centre de renvoi du Grand-Saconnex porte le nom de «Philémon et Baucis». Pour ses opposants, il s'agit ni plus ni moins d'une provocation. Ce couple de la mythologie grecque symbolise en effet la douceur et l'hospitalité. «Nous ne sommes pas dupes, ce centre ne doit jamais voir le jour», ont exigé les manifestants.

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