Infrastructure sportive Conditions de travail difficiles: pas de démission à la Vaudoise aréna

ATS

23.6.2020 - 14:30

Alain Gillièron, vice-président du Conseil d'administration du Centre sportif de Malley (CSM) a présenté mardi les résultats de l'audit sur les difficiles conditions de travail à la Vaudoise aréna devant la presse.
Alain Gillièron, vice-président du Conseil d'administration du Centre sportif de Malley (CSM) a présenté mardi les résultats de l'audit sur les difficiles conditions de travail à la Vaudoise aréna devant la presse.
Source: Keystone/CYRIL ZINGARO

L'audit externe sur les difficiles conditions de travail à la Vaudoise aréna n'a relevé aucune faute grave ni de travail illégal de nuit. La gouvernance sera toutefois revue mais aucune démission n'a été annoncée, ni à la direction ni au Conseil d'administration (CA).

«Il y a eu des carences et des faiblesses dans l'organisation et le management liés à la nouvelle ampleur de l'exploitation» de la Vaudoise aréna, a reconnu mardi Alain Gillièron, vice-président du CA du Centre sportif de Malley (CSM SA) en présentant les résultats de l'audit devant la presse.

Mais aucune faute grave ni aucune illégalité dans le travail de nuit n'ont été constatés, a-t-il résumé. «Il n'y a pas eu d'amateurisme», selon lui.

L'audit n'a pas non plus révélé de «rupture de confiance ou de conflit entre la très grande majorité du personnel, la direction et le CA.

Ce dernier a donc renouvelé sa confiance au directeur Christophe Huybrechts et au président du CA Jean-Jacques Schilt, ancien syndic de Lausanne, pourtant passablement critiqués dans cette affaire.

Suivant l'audit, M. Gillièron a tout juste admis des attitudes «parfois autoritaires et peu à l'écoute» de M. Schilt et «une propension à foncer sans toujours regarder en arrière et parfois un manque d'empathie» de M. Huybrechts.

Course contre la montre

Toute l'affaire a pour toile de fond la construction de la Vaudoise aréna, qui devait à tout prix être prête pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ), début janvier à Lausanne. La vingtaine d'employés du CSM ont été mis sous forte pression durant cette phase. Des durées de travail allant jusqu'à 20 heures par jour et du travail de nuit sans autorisation avaient notamment été dénoncés par les employés du nouveau complexe sportif de l'ouest lausannois.

Informé, le conseiller d'Etat vaudois en charge de l'économie Philippe Leuba avait invité le CA du CSM SA, propriétaire et exploitant de la nouvelle patinoire de Malley, à commander un audit externe. Celui-ci a livré ses conclusions le 4 mai.

Dispense officielle du canton

Il s'avère en fait que CSM SA est dispensé de demande d'autorisation pour le travail de nuit, souligne l'audit. Le canton de Vaud l'a récemment confirmé, alors que cela avait été remis en question par le syndicat Unia.

Selon l'ordonnance applicable relative à la Loi sur le travail, CSM SA «bénéficie d'un régime dérogatoire en tant qu'installation de sport et de loisirs, ainsi que d'entreprise fournissant des services destinés à des manifestations». Les suppléments pour le travail de nuit effectué ont été intégralement payées aux collaborateurs. «Cela représente 31'000 francs pour 3500 heures effectuées par 14 personnes», a précisé M. Gillièron.

Une prime de 1000 francs a en outre été versée à chaque employé pour «la charge de travail très importante» en vue des JOJ, début janvier à Lausanne.

Cinq litiges à régler

Si l'audit relève aussi un climat de travail «bon et meilleur» au printemps 2020 qu'en 2019, cinq différends sont encore à régler concernant cinq employés, actuellement en arrêt maladie et représentés par Unia. Une audience était prévue ce mercredi devant l'Office cantonal de conciliation et d'arbitrage en cas de conflits collectif de travail.

L'audit recommande malgré tout d'importantes mesures pour améliorer les conditions de travail, notamment en vue du doublement prévu du personnel d'ici la mise en exploitation complète de la Vaudoise aréna, avec l'ouverture de la piscine «pas avant janvier 2021».

Le CA a décidé d'accélérer la révision du règlement du personnel, de créer une commission du personnel ainsi qu'un poste de spécialiste en ressources humaines et un autre en finances. En cas de problème, les employés de CSM SA pourront désormais bénéficier de prestations de médiation et de soutien auprès d'un organisme externe de prévention et gestion de conflits. Enfin, l'agenda de la fin des travaux sera revu.

Le CA revoit aussi la gouvernance et le management. Une nouvelle répartition des tâches et responsabilités entre la direction et le Conseil d’administration est prévue. Le cahier des charges de M. Schilt a été allégé, notamment de la gestion du personnel qui revient à M. Gillièron.

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