Racisme Plusieurs villes suisses contre le racisme

ATS

13.6.2020 - 19:27

Des slogans contre le racisme ont retenti dans de nombreuses villes de Suisse samedi. Plusieurs milliers de personnes, vêtues de noir pour la plupart et portant le masque pour certaines, sont descendues dans les rues de Lausanne, Zurich, Berne, St-Gall ou Lucerne.

Alors qu'elles étaient plus de 10'000 mardi à Genève, près de 1000 personnes manifestaient à Lausanne samedi en fin d'après-midi contre le racisme et les violences policières. Réunies sur la place de la Riponne, elles répondaient à l'appel du Collectif des associations afro-descendantes de Suisse romande.

Le temps fort aura été le silence de la foule pendant 8 minutes 46 secondes, un genou à terre et un poing levé en hommage à George Floyd et à toutes les victimes de violences policières. Ces minutes faisaient référence à la durée de l’agonie de l’Afro-Américain mort asphyxié sous le genou d’un policier à Minneapolis le 25 mai dernier.

«Stop Racisme», «Nos vies noires comptent» ou encore «No Justice, No Peace», pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les participants pour la plupart vêtus de noir, surtout des jeunes, rassemblés pacifiquement sur la grande place. Le POP, SolidaritéS, Jeunesse Socialiste, le Parti socialiste et Les Verts sont notamment signataires de l'appel du collectif.

La manifestation était autorisée. Tout le périmètre de la place avait été délimité par des barrières. Une entrée principale était prévue avec obligation de se désinfecter les mains et de porter le masque.

Suisse alémanique

Contrairement à Lausanne, la manifestation de Berne n'avait elle pas été autorisée. Près de 4000 personnes se sont néanmoins rassemblées en début d'après-midi sur la Place fédérale malgré la pluie. La police a opté pour la tolérance pour éviter les risques d'escalade.

On y entendait des slogans tels que «La vie des noirs compte également». Une certaine excitation s'est fait jour au début de la manifestation, lorsque le jeu d'eau de la Place fédérale s'est soudainement enclenché, surprenant de nombreux manifestants. Aucun débordement n'a été signalé et certains manifestants ont même dansé

A Zurich sur les bords de la Limmat, plus de 10'000 manifestants, presque exclusivement habillés de noir, arboraient des pancartes aux slogans tels que «White silence is violence». La police a d'abord tenté de les dissuader de manifester en raison des restrictions dues à la pandémie. Mais elle a finalement fait preuve de compréhension et donné l'autorisation, à condition que tout se déroule pacifiquement.

Sous surveillance

Les force de l'ordre ont ensuite sécurisé l'événement, mais la situation a dégénéré en marge de la manifestation vers 16h00: des policiers, bombardés de pierres et de bouteilles, ont arrêté plusieurs personnes, issues de la scène autonome de gauche, après avoir les avoir aspergées de gaz lacrymogène. Un policier, blessé au cou par un objet, a dû être transporté à l'hôpital.

A St-Gall, plus de mille personnes se sont rassemblées sous le slogan «Black Lives Matter», le tout pacifiquement, selon la police de la ville. A Lucerne, ce sont quelques centaines de personnes qui ont manifesté.

Crise du coronavirus oblige, les participants ont dû laisser leurs coordonnées aux organisateurs. Même si certains ont rejoint librement le cortège, ils ont été comptés au départ.

Selon les règles de la Confédération concernant la pandémie de coronavirus, seuls les rassemblements avec jusqu'à 300 personnes sont autorisés. C'est la deuxième semaine consécutive que la Suisse connaît des manifestations contre la violence policière et le racisme.

Malgré les restrictions dues à la pandémie, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de nombreuses villes européennes ces derniers jours. Le déclencheur en a été la mort de l'Afro-américain George Floyd dans une brutale opération de police aux États-Unis.

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ATS