Le Canton de Vaud et la Ville de Lausanne se sont dits très déçus et inquiets à la suite des gros retards annoncés vendredi par les CFF et Berne pour le chantier de la gare de Lausanne. Ils demandent des garanties pour assurer le fonctionnement du nœud ferroviaire et de la gare, ont-ils indiqué dans une rapide réaction commune.
Selon le nouveau calendrier, dévoilé par les CFF et l'Office fédéral des transports (OFT), les travaux en sous-sol de la place de la gare démarreront en avril 2024. La transformation des quais devrait suivre dès 2026 avec une mise en service par étapes entre 2030 et 2036.
«Le Conseil d'Etat et la Municipalité de Lausanne ont pris connaissance avec une grande déception et inquiétude de la décision des CFF et de l'OFT de revoir profondément le projet de mise à niveau de la gare de Lausanne», écrivent-ils dans un communiqué de presse conjoint. Celui-ci a été diffusé à peine quelques minutes après le début de la conférence de presse des CFF et de l'OFT à Renens, en l'absence de représentants du Canton et de la Ville.
«Pas une surprise»
«Le retard conséquent qu'implique un tel choix, avec une mise en service désormais prévue en 2038, n'est malheureusement pas une surprise pour la Ville et le Canton, qui ont alerté à plusieurs reprises des difficultés d'un projet pourtant décrété priorité nationale et qui aurait dû être terminé en 2025», déplorent-ils.
Le gouvernement vaudois et la Municipalité lausannoise «concentreront leurs efforts pour s'assurer que le concept constructif présenté aujourd'hui garantisse le passage des trains, ainsi que le fonctionnement du nœud ferroviaire de Lausanne et de l'ensemble du réseau de Suisse occidentale».
«Le nouveau concept proposé apparaît, certes, comme une amélioration par rapport à l'ancien, mais implique un nouveau retard d'au moins cinq ans de l'achèvement des travaux», ajoute leur communiqué.
«Le fonctionnement resserré entre l'OFT et les CFF, mis en place en 2022 pour donner suite aux interventions du Canton et de la Ville, a porté ses fruits même s'il a conduit à une refonte majeure et tardive du projet. Il est indispensable que ce mode de travail partenarial et rapproché se poursuive pour permettre la réalisation la plus rapide possible du nouveau concept de mise à niveau de la gare de Lausanne», insistent le Conseil d'Etat et la Municipalité.
«Répercussions négatives»
Ils «regrettent également les nombreuses répercussions négatives qui vont se poursuivre pour la population riveraine, les commerçants, les usagers de la gare ou encore les entreprises impliquées». Les aménagements provisoires mis en place par la Ville permettant d'atténuer les impacts du retard du chantier seront prolongés jusqu'au début des travaux, prévu à ce stade en avril 2024 pour la place de la Gare et juillet 2024 pour Sous-Gare, annoncent-ils.
Enfin, selon eux, cette situation «ne sera pas sans conséquences sur la réalisation des autres projets de transports publics». Le Conseil d'Etat va notamment ouvrir une réflexion sur l'optimisation du projet de développement du métro m2 et de construction du m3 à Lausanne, tenant compte de cette nouvelle donne.