Lifestyle Prévenir les têtes plates chez les bébés, sans les mettre en danger

Relaxnews

5.3.2020 - 07:16

Laisser bouger un bébé quand il est éveillé, le stimuler, ne pas l'immobiliser avec un cale-tête ou dans un siège-coque font partie des conseils pour prévenir la tête plate.
Laisser bouger un bébé quand il est éveillé, le stimuler, ne pas l'immobiliser avec un cale-tête ou dans un siège-coque font partie des conseils pour prévenir la tête plate.
Source: Relaxnews

Laisser bouger un bébé quand il est éveillé, le stimuler, ne pas l'immobiliser avec un cale-tête ou dans un siège-coque font partie des conseils pour prévenir la tête plate qui accompagne parfois la consigne de le faire dormir sur le dos, source d'angoisse pour certains parents.

Les bébés doivent dormir sur le dos afin d'éviter des morts subites du nourrisson, dont le principal facteur de risque est le couchage ventral, rappelle une recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS) et du Conseil National professionnel (CNP) de pédiatrie, publiée jeudi.

Faire dormir le bébé sur le ventre, multiplie par cinq les risques de mort inattendue du nourrisson, avertit le Pr Hugues Patural, du CNP de pédiatrie. De «300 à 400 bébés meurent de façon inattendue en France tous les ans» parmi eux, une centaine en raison de leur positionnement.

Mais, et c'est une source d'inquiétudes pour les parents, cette position peut provoquer des plagiocéphalies, ces déformations du crâne liée à la position du bébé (surnommé «tête plate» et parfois cranioplagie).

«La bonne nouvelle des études qui ont été faites c'est qu'il n'y a pas de retentissement sur le développement de l'enfant» assure le Dr Pierre Gabach de la HAS. Dans la plupart des cas, «c'est bénin».

Les données scientifiques montrent notamment qu'il n'y a pas de lien de causalité entre une plagiocéphalie et un retard neurodéveloppemental, des troubles spécifiques ophtalmologiques, oculomoteurs ou vestibulaires (comme des vertiges, ndlr). «Dans la très grande majorité des cas, les déformations crâniennes disparaissent à l'âge de 2 ans grâce à la mobilité spontanée du bébé qu'il faut préserver», assurent ces spécialistes.

Les professionnels de santé doivent renouveler aux parents les conseils, déjà donnés avant la naissance, surtout pendant les six premiers mois de la vie lorsque le crâne est plus malléable.

La HAS recommande aux parents de laisser leur nourrisson libre de ses mouvements notamment pour que son cou soit mobile – y compris sur le ventre lorsqu'il est éveillé et à condition qu'il soit surveillé. 

Elle préconise également de varier les postures du bébé, de l'encourager à tourner la tête spontanément en le sollicitant par le toucher, la vue ou par la voix ou des sons.

Quand il est éveillé, la HAS recommande de l'installer sur un tapis ferme au sol avec des jouets répartis autour de lui, en évitant les arches de jeu et les mobiles qui vont fixer son attention en un endroit unique. Elle pointe en revanche «les effets délétères des cale-tête, des sièges-coques et des coussins anti-tête-plate, objets qui se sont multipliés dans l'environnement des bébés et qui les empêchent de bouger librement.»

Le Pr Patural (CHU de Saint-Etienne) déplore pour sa part une «tendance à moins s'occuper du bébé, à moins l'observer, à moins le regarder, à moins le prendre dans les bras» et des habitudes très néfastes comme, par exemple «des balançoires ou balancelles qui vont se mettre à bercer le bébé dès qu'il se met à pleurer pendant que papa et maman continuent à jouer à la PlayStation ou à autre chose». 

«On est sur ce type de problématique sociale où effectivement le portage du bébé n'est pas valorisé, le soin apporté à développer la sensorialité de son bébé n'est pas assez soutenu». Pour lui, «les messages de tous les professionnels doivent être clairs et nets» à ce sujet.

Il est aussi préconisé de consulter un médecin qui pourra prescrire des soins de kinésithérapie au plus tôt quand l'enfant a des difficultés à bouger son cou (torticolis). L'ostéopathie n'étant pas, au vu des données scientifiques actuelles, recommandée. 

En l'absence d'amélioration après une prise en charge adaptée, une orientation précoce (fin du premier semestre) par le médecin vers un centre compétent est recommandée. 

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