Ligue des champions Marcel Reif : «Soudain, j’ai pensé à mon papa décédé»

blue Sport

28.8.2023

La Suisse du football rêve de la Ligue des champions et de nouveaux moments légendaires ! Le célèbre commentateur Marcel Reif, expert chez blue Sport, a vécu beaucoup d’instants mémorables. A l'occasion du match retour entre YB et le Maccabi Haifa, il se replonge dans ses souvenirs.

Marcel Reif a perdu son papa peu de temps avant la finale de l’édition 2002-2003 de la Ligue des champions.
Marcel Reif a perdu son papa peu de temps avant la finale de l’édition 2002-2003 de la Ligue des champions.
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Depuis 1993, Marcel Reif est toujours aux premières loges pour voir s’écrire l'histoire de la Ligue des champions. Le consultant de blue sport partage ses meilleurs souvenirs avant le match décisif des Young Boys.

Mon plus grand moment en Ligue des champions en lien avec un club helvétique :

«C'était en 2021 : YB affrontait Manchester United. J'étais au Wankdorf et j'ai pu être expert au bord du terrain pour blue Sport. Il y avait un énorme battage médiatique autour de Cristiano Ronaldo, qui jouait alors encore à United. Lorsqu'il est entré sur le terrain, le ton est monté. Il est passé devant moi et je me souviens avoir pensé : «Ouh non, pauvre YB». Mais à la fin, les Bernois ont gagné 2 à 1, ce que je croyais tout simplement impossible. L'euphorie dans le stade, la béatitude, c'était immense. Cette victoire doit rester à jamais gravée dans la mémoire de YB et de tous ses fans».

Mon moment le plus fou en Ligue des champions :

«L'incident du but à Madrid en 1998, lors de la demi-finale entre le Real et Dortmund. Tout était prêt au Santiago Bernabéu, mais un but renversé a empêché le coup d'envoi pendant 76 minutes. Au début, je me suis dit que cela ne devait pas être si compliqué, qu'il suffisait d'installer un nouveau but et de commencer le match. Puis, alors que le temps passait, parce qu'il n'y avait apparemment pas d'autre but, j'ai eu l'impression d'être dans une caméra cachée... A un moment donné, je n'ai plus pensé à rien et j'ai juste raconté des choses absurdes avec mon co-commentateur sur RTL, Günther Jauch. Et des millions de personnes nous ont écoutés... Ma phrase «Jamais un but n'aurait fait autant de bien à un match» a été citée à maintes reprises par la suite. Heureusement, le match a quand même eu lieu puisqu’un but de remplacement a pu être amené depuis le terrain d'entraînement du Real».

Ma finale la plus spéciale en Ligue des champions :

«Pour des raisons très émotionnelles, la finale de l’édition 2002/2003 reste gravée dans ma mémoire. Mon père était décédé peu de temps avant et je me suis rendu à Manchester pour assister au duel entre le Milan et la Juventus. Mon père m'avait emmené à Varsovie à l'âge de 4 ans sur sa moto pour assister à mon premier match de football. Je ne l'ai jamais oublié. Quand je jouais, il était mon critique le plus sévère, tout en étant aussi très bienveillant. Lorsque Paolo Maldini, capitaine du Milan, a levé la coupe après la victoire et l'a brandie vers son père, Cesare Maldini, lui aussi capitaine du Milan à une époque, on aurait dit qu'il voulait lui dire «Papi, regarde». Alors, en souvenir de mon père, c’est ce que je fais maintenant chaque fois que je réussis quelque chose : Je le montre à mon père, même s'il n'est plus avec nous, et je lui dis «Papi, regarde !».