Euro 2024 «La Nati se heurtera à un rempart» : l’Écosse à redouter

jos, ats

6.6.2024 - 09:54

Le 19 juin, la Suisse affrontera l'Ecosse à l'Euro. Gardien du Celtic FC, Benjamin Siegrist sait ce qui attend la Nati lors de son deuxième match de groupe.

L'entraîneur de l'Écosse Steve Clarke lors d'un match entre l'Écosse et l'Espagne à Glasgow
L'entraîneur de l'Écosse Steve Clarke lors d'un match entre l'Écosse et l'Espagne à Glasgow
KEYSTONE

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«Ce n'est pas qu'une équipe qui ne fait que défendre et qui joue avec beaucoup de dureté», prévient celui qui avait remporté le Mondial M17 avec la Suisse il y a quinze ans. Depuis 2018, il évolue en Ecosse, où il a disputé 145 matches avec Dundee United avant de rejoindre Glasgow et le Celtic en 2022.

Benjamin Siegrist connaît donc bien le football écossais, ses forces et ses faiblesses. Depuis ses vacances en Australie, le gardien de 32 ans livre des réflexions qui pourraient également intéresser Murat Yakin, le sélectionneur de la Nati.

«L'Ecosse n'est pas une équipe qui gagne tous les matches 3-0 ou 4-0, elle défend et peut se montrer dure», concède Siegrist. Mais ce n'est pas tout, car l'entraîneur Steve Clarke, en poste depuis 2019, a fait évoluer l'équipe ces dernières années.

«La qualité a augmenté dans au sein de cette sélection. Avec Clarke, on constate une sorte de boom. Il est passé à une défense à trois, mise davantage sur la possession de balle et la construction contrôlée et ne fait plus seulement frapper de longs ballons», précise le gardien suisse.

«Une machine à marquer»

L'Ecosse ne dispose plus seulement de joueurs forts physiquement, mais aussi de footballeurs habiles techniquement, selon Siegrist. Certes, l'écart entre le Celtic et les Glasgow Rangers et le reste de la ligue en Premiership écossaise reste énorme, mais «l'équipe compte dans ses rangs, outre les joueurs du Celtic et des Rangers, de nombreux acteurs qui jouent au niveau international. Certains évoluent en Italie, beaucoup en Angleterre en Premier League et Championship (réd: 2e division anglaise).»

Les joueurs les plus connus sont l'arrière gauche de Liverpool Andy Robertson et le milieu de terrain de Manchester United Scott McTominay. Mais Benjamin Siegrist souligne aussi les qualités d'autres joueurs: «Ils ont une puissance offensive certaine, même après l'absence de Lyndon Dykes».

Lawrence Shankland du Heart of Midlothian, son ancien coéquipier à Dundee, a derrière lui trois ou quatre saisons solides en Ecosse avec un bon taux de buts. «A mes yeux, c'est une machine à marquer, même s'il n'a pas encore pu le prouver en équipe nationale», lâche Siegrist.

En outre, l'entrejeu de la «Tartan Army» ne se compose pas seulement du capitaine McTominay, meilleur buteur de la sélection en qualifications (sept buts), mais aussi de Callum McGregor, John McGinn et Billy Gilmour. «McGinn a explosé à Aston Villa. McGregor est notre chef d'orchestre au Celtic, tout passe par lui. Et Gilmour a déjà beaucoup d'expérience en Premier League alors qu'il n'a que 22 ans», détaille Siegrist.

Patience et rigueur seront de mise

Ce sera à coup sûr un match difficile et piégeux pour la Suisse, prédit le portier du Celtic. «La Nati se heurtera à un rempart. L'accent principal des Ecossais devrait être mis sur la défense, mais avec leurs ailes rapides et Shankland, ils peuvent aussi prendre des accents offensifs en contre-attaque.»

Le grand objectif et le grand espoir de cette nation folle de football est d'atteindre pour la première fois la phase à élimination directe. «Les Ecossais savent aussi que la Suisse a de bons joueurs, qu'elle a toujours été présente lors des derniers tournois et qu'elle y a fait sensation. Malgré tout, ils espèrent terminer devant elle», ajoute Siegrist.

Cela n'empêche pas l'ancien rouget de prédire une victoire helvétique. «Si l'équipe est patiente et prête physiquement, elle devrait s'imposer.»