Suisse - Autriche La Nati et sa «nouvelle» défense de fer à l'épreuve

ATS, par Laurent Ducret

8.6.2024 - 06:00

La Suisse partira-t-elle à l’Euro sans avoir concédé en 2024 le moindre but en quatre rencontres ? Sa «nouvelle» défense de fer livrera un test révélateur ce samedi à St-Gall face à l’Autriche.

Manuel Akanji et la défense de la Nati n’ont pas concédé le moindre but en 2024.
Manuel Akanji et la défense de la Nati n’ont pas concédé le moindre but en 2024.
IMAGO/justpictures.ch

Keystone-SDA, ATS, par Laurent Ducret

Dans un Kybunpark à guichets fermés, la Suisse affrontera une équipe qu’elle a battue à trois reprises dans ses trois derniers face-à-face, mais qui reste sur une série de six succès de rang. L’Autriche de Ralf Rangnick semble vraiment portée par le même élan qu’avait su insuffler Marcel Koller il y a huit ans pour rappeler que l’Autriche n’était pas uniquement un pays de skieurs.

«L’Autriche privilégie le jeu vertical. Elle est très forte dans les transitions», souligne Murat Yakin. A une semaine de son entrée en lice à l’Euro face à la Hongrie, ce derby s’apparentera bien à une répétition générale XXL pour l'équipe de Suisse avec le retour de Yann Sommer dans les buts et peut-être un rôle inédit de joker pour Xherdan Shaqiri. Le sélectionneur estime sans doute avec raison que le Bâlois peut s’exprimer beaucoup mieux aujourd’hui s’il sort du banc.

Défense à trois: inimaginable hier, incontournable aujourd'hui

Au Danemark (0-0), en Irlande (1-0) et mardi dernier à Lucerne face à l’Estonie (4-0), la Suisse a évolué avec une défense à trois, une option que Murat Yakin repoussait totalement lors de ses premiers mois à la tête de l’équipe nationale. Mais c’est avec ce système que Granit Xhaka est devenu cette saison le grand homme de la Bundesliga. Le sélectionneur a eu l’intelligence de placer – enfin – son capitaine dans les meilleures dispositions pour ne plus traverser les mêmes errements que l’automne dernier.

La Suisse s’avance désormais vers l’Euro avec une certitude: il sera difficile à l’adversaire de lui marquer un goal. Avec le Champion d’Italie – Yann Sommer – dans les buts, le Champion d’Angleterre – Manuel Akanji – au cœur de la défense et le Champion d’Allemagne – Granit Xhaka – comme no 6, la Suisse présente sur le papier des arguments très forts. Samedi à St. Gall devant ces Autrichiens qui ne doutent plus de rien, les trois patrons de l’équipe devront payer de leur personne. Murat Yakin le sait très bien. La Suisse n’aura rien à espérer à l’Euro si un seul membre de ce trio ne donne pas sa pleine mesure.

Amdouni et Vargas prennent la main

«Tout est une question d’équilibre, poursuit Murat Yakin. Il faut une bonne organisation défensive pour signer un clean sheet, mais il convient aussi de prendre le jeu à son compte. Je veux croire que mon équipe peut, à tout moment, se créer des chances de marquer.» Samedi, cela se fera encore sans Breel Embolo qui soigne toujours sa blessure à la cuisse et dont la présence le samedi 15 juin contre la Hongrie semble illusoire.

Il reviendra sans doute à Zeki Amdouni et à Ruben Vargas de jouer. Tous deux introduits à la pause mardi contre l’Estonie, le Genevois et le Lucernois ont peut-être pris la main pour mener l’attaque de l’équipe de Suisse. Même si leur profil se ressemble quelque peu, ils peuvent très bien faire la paire.

«Je veux toutefois me réserver le plus de possibilités en attaque», répète Murat Yakin. C’est pourquoi Kwadwo Duah et Steven Zuber, les deux appelés de la dernière heure, seront à l’Euro alors que leur sélection il y a à peine un mois semblait bien improbable.