Suisse - Italie Un Yann Sommer pas si irréprochable au pied du mur

ATS, par Laurent Ducret

26.6.2024 - 08:59

On marche sur des œufs ! Laisser entendre que Yann Sommer n’est peut-être pas le meilleur gardien de l’équipe de Suisse est blasphématoire comme si on a pu penser un instant que Stan Wawrinka était plus fort que Roger Federer...

Yann Sommer ne dégage pas une impression formidable depuis le début de cet Euro.
Yann Sommer ne dégage pas une impression formidable depuis le début de cet Euro.
IMAGO/SNA

Keystone-SDA, ATS, par Laurent Ducret

Coupable dimanche à Francfort contre l’Allemagne sur un but qui a été annulé par la VAR, Yann Sommer ne dégage pas une impression formidable depuis le début de cet Euro. A-t-il vraiment été irréprochable sur la réduction du score contre la Hongrie lors du premier match ?

Directeur des équipes nationales, Pierluigi Tami ne voit pas pourquoi le doute pourrait s’immiscer. «Yann est à la hauteur de l’événement, affirme-t-il. Il n’y a pas de débat. Si vous regardez bien le but annulé des Allemands, vous verrez combien le rebond sur le tir a pu être traître.»

Des performances trop «neutres»

Pierluigi Tami est parfaitement dans son rôle, celui de l’ange protecteur du gardien qui restera dans la mémoire collective comme celui qui a détourné le penalty de Kylian Mbappé lors de la séance de tirs au but du huitième de finale contre la France en 2021 et celui qui a réussi 19 clean-sheets cette saison en Serie A avec l’Inter Milan. Il n’empêche que cette question qui semble si incongrue ne peut pas être balayée d’un revers de main. Sous le maillot de l’équipe de Suisse, Yann Sommer n’a plus vraiment été convaincant depuis plusieurs mois.

La Coupe du monde au Qatar en 2022 ne lui a, ainsi, pas laissé un souvenir impérissable. Touché à la cheville à la mi-octobre, il avait dû livrer une véritable course contre le temps pour la disputer. Excellent contre le Brésil malgré la défaite 1-0, il devait tomber malade et laisser sa place à Gregor Kobel pour le match contre la Serbie avant de la reprendre pour le funeste huitième de finale contre le Portugal où sa responsabilité semble engagée sur l’ouverture du score de Gonçalo Ramos.

En 2023, il n’a pu endiguer l’appauvrissement du jeu de l’équipe de Suisse avec des performances bien trop «neutres», pour rester politiquement correct, lors du 2-2 contre la Roumanie le 19 juin à Lucerne et celui contre le Kosovo le 9 septembre à Pristina. Et dans le même temps, Gregor Kobel, finaliste de la Ligue des champions cette saison avec Dortmund, piaffe d’impatience sur le banc des remplaçants avec la crainte que son heure ne sonne jamais.

Le match des gardiens

Yann Sommer mesure sans doute mieux que personne le poids du rendez-vous de samedi à Berlin. Ce huitième de finale Suisse – Italie sera aussi le match des gardiens. Face à Gianluigi Donnarumma, étincelant depuis le début du tournoi, Yann Sommer sait ce qu’il doit faire. Retrouver l’état de grâce qu’il avait traversé ce fameux 28 juin 2021 à Bucarest contre la France pour signifier que le champion d’Italie qu’il est n’a rien à envier au meilleur gardien italien.

Sans un grand Yann Sommer, la Suisse ne gagnera pas ce huitième de finale. A Berlin, le natif de Morges est au pied du mur. Il n’a pas le droit décevoir. Pas maintenant. Pas après tout ce qu’il a fait.

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