Quelques jours après le succès écrasant de Max Verstappen à Bahreïn, le paddock de la F1 retrouve la piste en Arabie saoudite pour le deuxième Grand Prix de la saison dans un contexte toujours lourd d'affaires extra-sportives.
Après «l'affaire Horner» qui a éclaté au sein de la surpuissante écurie Red Bull, c'est désormais le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Mohammed Ben Sulayem, qui est dans la tourmente. Selon la BBC, qui cite un lanceur d'alerte, le patron émirati de la FIA aurait ordonné à ses équipes de trouver un moyen pour ne pas homologuer le circuit de Las Vegas, qui a accueilli l'an passé son premier Grand Prix de Formule 1.
S'appuyant sur la même source, la BBC a ajouté que Ben Sulayem aurait par ailleurs demandé à des officiels d'annuler une pénalité infligée à Fernando Alonso lors du GP d'Arabie saoudite l'année dernière. Ces deux accusations figurent dans un rapport destiné au comité d'éthique de la FIA. «La FIA confirme que le responsable Conformité a reçu un rapport détaillant des allégations potentielles impliquant certains membres de ses instances dirigeantes», a seulement indiqué un porte-parole à l'AFP.
Cette nouvelle affaire a fait provisoirement passer au second plan la guerre interne qui fait rage chez Red Bull, l'écurie qui écrase la F1 ces dernières années (21 succès en 22 courses la saison dernière et une nouvelle démonstration de Verstappen devant son coéquipier Sergio Perez pour le premier Grand Prix de la saison, samedi dernier à Bahreïn).
Le conflit au sein de l'écurie de Milton Keynes a éclaté au grand jour début février. Bien qu'il ait été blanchi par une enquête interne des accusations de «comportement inappropriée» portée contre lui par une employée, Christian Horner, le directeur de l'équipe autrichienne, reste contesté.
Quelques heures à peine après le triomphe de son fils sur la piste de Sakhir, Jos Verstappen a remis une pièce dans la machine. «Il y a de la tension (dans l'équipe) tant qu'il reste en place. L'équipe risque de se déchirer. Elle ne peut pas continuer ainsi. Elle va exploser», a déclaré samedi l'ancien pilote néerlandais de F1 au quotidien britannique Daily Mail.
Red Bull vise un nouveau doublé
C'est donc dans ce contexte pesant que le paddock arrive à Jeddah, où Red Bull visera malgré tout un nouveau doublé. Sur le plus long circuit urbain de la saison (6,174 km), «Mad» Max Verstappen, qui avait dû se contenter de la deuxième place derrière son coéquipier mexicain l'an dernier, partira encore favori.
«La saison dernière, le circuit nous avait bien réussi donc j'espère qu'on pourra réaliser une performance similaire», a déclaré le triple champion du monde. «Ce sera intéressant de voir les différences de performance entre les équipes sur un tracé complètement différent de Bahreïn».
Ferrari, qui a pris les troisième et quatrième places le week-end dernier, sera aussi très attendue sur le rapide tracé saoudien où elle voudra poursuivre sur sa lancée.
«La première course de la saison a confirmé que nous avons avancé dans la bonne direction cet hiver. C'est encourageant de voir que nous avons réduit l'écart en qualifications, même si nous sommes encore loin du rythme de Max Verstappen en course», a expliqué Frédéric Vasseur, le patron français de la Scuderia. «Cette semaine, le défi sera complètement différent et on espère que les signes positifs constatés depuis deux semaines vont se répéter», a-t-il ajouté.
Les Mercedes et les McLaren, un peu en retrait en course à Bahreïn, devraient aussi se mêler à la bagarre pour les places d'honneur, peut-être accompagnées des Aston Martin, qui avaient été performantes la saison dernière en Arabie saoudite.