Combats, départs, succès Retour sur 15 ans de spectacle XXL au FC Sion

ATS

21.5.2021 - 05:00

ATS

Dès ce soir le FC Sion pourrait à nouveau quitter la Super League après 15 saisons au plus haut niveau. Ce furent des années avec un peu de succès (en Championnat), beaucoup de changements (bizarres) d'entraîneur et quelques exploits dans les compétitions de Coupe. Un retour en six parties.

Christian Constantin a tout vécu avec le FC Sion.
Christian Constantin a tout vécu avec le FC Sion.
Keystone

Départ à la pause

En 15 ans de Super League, le président Christian Constantin a procédé à 41 changements d'entraîneur. Pour le plus spectaculaire, il n'y était pas pour grand-chose à première vue. Après un quart de la saison 2006-07, l'entraîneur Nestor Clausen a remis sa démission à la mi-temps du match de Coupe contre le club de 1re ligue de La Chaux-de-Fonds.

Constantin l'avait interrompu à la pause pendant qu'il donnait ses directives tactiques pour s'en mêler, avait précisé Clausen aux médias argentins. Il n'avait plus supporté le comportement autoritaire de son président, comme il l'avait précisé dans les colonnes du journal «Olé». Clausen avait ensuite nié avoir parlé avec un journaliste argentin. Néo-promu, Sion occupait la deuxième place du classement au moment du départ de Clausen.

Le combat contre la FIFA

Sion avait réussi un gros coup en 2008 avec l'engagement du gardien égyptien Essam El-Hadary. Le charismatique portier a remporté la Coupe avec Sion en 2009 mais il a également été indirectement une source de gros soucis.

Son transfert n'avait visiblement pas été correctement effectué. L'ex-club de El-Hadary, Al Ahly a contesté la validité de son départ devant la FIFA. Sion fut sanctionné d'une interdiction de transfert, dont Constantin n'a pas tenu compte, qui a débouché sur une grosse bataille sur le champ juridique.

A la fin, l'ASF s'est même retrouvée sous la menace de sanctions sévères de la part de la FIFA. Ainsi, le club sédunois s'est vu retirer 36 points au cours de la pause hivernale de la saison 2011-2012. Finalement, ce ne fut que grâce à la faillite de Neuchâtel Xamax, que le club valaisan a pu éviter la relégation. En barrage, les Valaisans de l'entraîneur Vladimir Petkovic se sont sauvés contre Aarau.



Le coup avec le champion du monde

Constantin a toujours eu un faible pour les noms ronflants. A travers eux, il voyait la possibilité de faire grandir son club. Quelques figures marquantes ont posé leur valise en Valais. Aucune ne regorgeait d'autant de glamour que Gennaro Gattuso.

Le champion du monde 2006 est arrivé directement de Milan à Sion en été 2012. L'euphorie autour de Gattuso a poussé les Valaisans à réussir un grand début de saison. Plus de 10'000 spectateurs se massaient à Tourbillon pour suivre les matches à domicile. Pour de nombreux fidèles, l'ambiance au stade n'a plus jamais été aussi bonne qu'en 2012. Mais la vague est vite retombée.

Margairaz : «Tu fous tout en l'air»

D'autant que Constantin s'était séparé de son jeune entraîneur Sébastien Fournier, coupable à ses yeux de n'avoir pas empêché une escapade nocturne de quelques joueurs au Casino de Montreux. La saison s'est terminée après trois autres changements d'entraîneur avec une décevante 6e place et l'image déplorable du joueur Xavier Margairaz monté en tribune pour lâcher un «Tu fous tout en l'air» à son président.

La plus belle victoire en Coupe

En quinze saisons, le FC Sion n'a terminé depuis 2006 qu'à une seule reprise dans le top 3 de la Super League. Mais depuis sa promotion, il a remporté trois fois la Coupe de Suisse.

Aucun triomphe ne fut plus beau que le 3-0 en finale 2015 contre Bâle au Parc St-Jacques. Ce fut le match parfait, au cours duquel Carlitos, Edimilson Fernandes, Moussa Konaté et Cie ont dominé de la tête et des épaules, le champion de Suisse en série.

Ce fut le treizième succès en treize finales de la Coupe. L'architecte de ce succès contre le FC Bâle fut Didier Tholot. Le Français a été enrôlé en Valais plusieurs fois. Cette victoire en Coupe est tombée pendant un engagement de dix-sept mois. Aucun autre technicien n'est resté aussi longtemps en poste sous Constantin.



Deux nuls contre Liverpool

Sion a laissé quelques traces aussi en Europe. Certes, les Valaisans n'ont jamais pu participer à la Ligue des champions, ce dont rêve Constantin depuis les années 90 et son premier passage à la tête du club.

En automne 2015, Sion s'est qualifié pour la phase à élimination directe de l'Europa League malgré un groupe redoutable avec Liverpool, Bordeaux et Rubin Kazan. Les Sédunois ont décroché deux matches nuls contre Liverpool. Quelques jours après le 1-1 à Anfield, l'entraîneur Brendan Rodgers avait dû quitter les Reds. Au match retour, juste avant Noël, Jürgen Klopp occupait déjà le banc anglais. Mais même sous la conduite de l'Allemand, les Anglais n'ont pas réussi à battre Sion à Tourbillon.

La fin de la série de victoires en Coupe

Tout a une fin – même les victoires de Sion en finale de la Coupe de Suisse. En 2017, les Valaisans ont perdu la finale de la Coupe à Genève contre Bâle. Les joueurs ont paru manqué d'ambition. La responsabilité de Christian Constantin est peut-être engagée dans ce non-match.

Il avait limogé l'entraîneur Peter Zeidler, très apprécié des joueurs, deux semaines après la victoire en demi-finale et à peine un mois avant la finale. L'équipe n'est arrivée à rien après cette mesure. Après le départ de Zeidler, elle a perdu la finale de la Coupe mais également une place dans le top 3 en Championnat.