Football
Gianni Infantino jouera gros vendredi

ATS

13.3.2019

Même assuré de sa réélection en juin à Paris, Gianni Infantino joue gros vendredi lors de la réunion du Conseil de la FIFA à Miami. Ses projets de Coupe du monde des clubs élargie et de passage du Mondial à 48 équipes dès 2022 seront au centre des débats.

Gianni Infantino joue gros vendredi lors de la réunion du Conseil de la FIFA.
Gianni Infantino joue gros vendredi lors de la réunion du Conseil de la FIFA.
Keystone

Le gonflement à 48 équipes n'est acté pour le moment que pour 2026 et l'édition organisée par le trio USA/Mexique/Canada. Ce passage anticipé à 48 équipes dès 2022 ferait passer le tournoi de 64 à 80 matches et obligerait à disputer des rencontres en dehors du Qatar.

Pour tenter de convaincre, une étude de faisabilité réalisée par la FIFA assure que ce grand format garantira «entre 300 et 400 millions de dollars de revenus supplémentaires», dont 120 millions supplémentaires de droits TV, 150 millions en droits marketing et 90 millions en billetterie.

Autant de projections cependant loin de convaincre les spécialistes. «80% des contrats TV sont déjà signés dans des territoires importants», estime un expert. Quant à la hausse des droits marketing, «pour moi, c'est utopique».

Autre limite, géopolitique cette fois. En raison du blocus actuel qu'imposent le Bahreïn, l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis sur le Qatar, la tenue de matches dans un pays limitrophe «implique la levée de ce blocus, en particulier la levée des restrictions sur les mouvements de personnes et de biens», souligne encore l'étude de faisabilité.

Pour autant, selon Raffaele Poli, responsable de l'Observatoire du football au CIES de Neuchâtel, «il y aura des décisions de principe» à Miami et Infantino «va arriver à ses fins». Cette réunion du gouvernement du football mondial est donc cruciale.

Fronde

Autre projet dans les cartons, ce Mondial qui réunirait 24 clubs (contre 7 actuellement) tous les quatre ans à partir de 2021. Infantino, qui, face à la fronde, a déjà dû reculer lors d'un précédent Conseil en octobre à Kigali, a fait précéder cette réunion en Floride de quelques nouvelles rassurantes, de nature à rallier les indécis, voire les rares opposants.

Décision phare, une offre mirobolante de 25 milliards de dollars d'investissements dans le projet de Coupe du monde des clubs élargie, a été écartée, au moins pour le moment. Cette proposition, émanant d'un fonds resté anonyme, mais qui selon plusieurs sources réunissait des investisseurs d'Asie et de Moyen-Orient, avait suscité de vives critiques, essentiellement du patron de l'UEFA, Aleksander Ceferin.

Le Slovène a stigmatisé l'opacité dans la gestion de ce dossier par Infantino. Il voit aussi dans cette Coupe du monde des clubs, même si elle n'est disputée que tous les quatre ans, une menace pour la Ligue des champions, vache à lait de l'UEFA. Ceferin a un temps menacé de boycotter le Conseil de Miami, mais «la politique de la chaise vide est toujours la pire stratégie», analyse un expert.

A Paris en juin

Infantino et Ceferin se sont vus lors du congrès de l'UEFA. «Nous sommes en contact régulier, a confié en début de semaine un porte-parole de l'UEFA à l'AFP. Mais il n'y a pas de réunion prévue pour le moment».

S'il est assuré du soutien de la majorité des six confédérations, Infantino, qui a par ailleurs mis de côté son projet de Ligue mondiale des Nations, «devra peut-être se contenter à Miami d'un accord de principe» sur cette Coupe du monde des clubs élargie, estime un autre expert, sous couvert d'anonymat.

«La décision finale devra sans doute être prise lors de la prochaine réunion du Conseil à Paris en juin, avant le congrès électif», ajoute-t-il. Certaines modalités doivent de fait encore être discutées, notamment la commercialisation de la compétition qui pourrait se faire de façon traditionnelle, par appel d'offres.

Autre pomme de discorde, la répartition des revenus entre clubs et confédérations. Alors que la FIFA penchait précédemment sur une répartition à 75% pour les clubs et 25% pour les confédérations, «elle propose maintenant plus du 50/50», selon la même source.

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