Super League Hoarau: "C'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens"

ATS

17.7.2019 - 06:30

Avec 92 buts, Guillaume Hoarau est le meilleur buteur du football suisse en activité. Le record en Super League, détenu par Marco Streller avec 111 réalisations, est à portée de crampons.

Guillaume Hoarau est le meilleur buteur du football suisse en activité.
Guillaume Hoarau est le meilleur buteur du football suisse en activité.
Keystone

Le Français des Young Boys, double champion en titre, a donc au moins autant de raisons personnelles que collectives d'aborder avec ambition la saison dès dimanche contre Servette.

Guillaume Hoarau, prêt à écraser une nouvelle fois la Super League?

«Nous sommes prêts à la commencer, en tout cas. Ecraser... Vous savez, on ne peut pas anticiper tout ça. Cela fait deux ans que l'on surfe sur une vague de succès et on s'est bien préparé, en espérant que l'on ait la même réussite.»

Pourquoi YB peut-il être encore plus intéressant cette année?

«Je ne sais pas, il n'y a qu'à la fin du bal qu'on paye les musiciens. On part sur une nouvelle dynamique, avec de nouveaux joueurs. C'est une vraie nouvelle page. Cela faisait trois ans que l'on travaillait dans la continuité, avec la même base et cela nous a menés vers le succès avec deux titres d'affilée. Il y a maintenant un nouveau chapitre qui s'ouvre. Cette saison s'annonce très excitante, car le potentiel est là.»

En tant que joueur, le football suisse est-il intéressant?

«A 35 ans, on vise ce qu'on peut viser. Cela fait cinq ans que j'enchaîne les performances ici. Je m'y plais. J'ai eu ma période où j'allais chercher les «spotlights». Aujourd'hui, c'est différent, c'est tout un contexte dans lequel je suis épanoui. Le championnat suisse est ce qu'il est, il n'y a pas de championnat facile. De notre côté, cela fait deux ans qu'on a su se le rendre simple, mais croyez-moi que cela vient de gros efforts.»

D'année en année, votre rôle évolue-t-il au sein du groupe?

«J'ai su trouver ma place d'entrée. Mais pour gagner le respect de ses coéquipiers, il faut d'abord les respecter et surtout être efficace et crédible dans son travail. Depuis cinq ans, je parviens à être régulier, donc je me suis naturellement imposé dans ce vestiaire. Mais chacun a son rôle à jouer et le mien n'est pas plus important qu'un autre, même si l'expérience et l'âge me donnent quelques petits passes droit.»

Vous aurez 36 ans en mars, votre contrat court jusqu'en juin 2020. Quelle sera la suite?

«Alors là... C'est une question que je ne me pose pas. Moi, je sais d'ores et déjà que je veux continuer, sans mettre de pression à personne. A un moment donné, on discutera avec le club et on verra bien. Mais c'est clair que je ne veux pas arrêter, je me sens bien dans ma tête et mon corps.»

Qu'avez-vous encore à faire à YB?

«Aider le club tant que je peux. Cela fait deux ou trois ans qu'il grandit. Mon rôle a été de faire parler de lui, je pense que c'est le cas. Je suis un peu un ambassadeur du football suisse en France, à La Réunion. Les gens le connaissent et je suis content de ça. Mais il y a encore des titres à aller chercher.»

Vous en êtes bientôt à 100 buts en Super League. Parvenez-vous à mesurer la trace que vous laissez sur le football suisse?

«Les stats sont toujours importantes pour les attaquants. Même si ça n'a jamais été une deuxième nature pour moi, quand je les regarde, je suis content. Il y a le record de Streller à aller chercher. Si je marque 20 buts cette année, je l'aurai battu. Je serai le meilleur buteur de l'histoire du football suisse (ndlr: en fait de la Super League, depuis 2003). C'est un objectif, une histoire que je pourrai raconter.»

Que ressentez-vous lorsque vous marquez un but?

«C'est toujours la même satisfaction. En tant qu'attaquant, on a les caméras braquées sur nous. Alors c'est la récompense des efforts faits au quotidien. C'est aussi un moyen de s'enlever la pression de l'attaquant qui veut marquer. Une fois que c'est fait, le match est plus facile, la confiance gangrène tout le corps. Marquer, c'est très important pour un attaquant, pour son bien-être.»

Qu'est-ce qui vous plaît tant dans le fait de jouer au foot?

«C'est le jeu en lui-même. Je me réveille tous les matins avec le sourire pour aller à l'entraînement. Entre les courses, les efforts, le chambrage, il y a beaucoup de sentiments qui se mélangent pendant les séances. Le fait que l'équipe se renouvelle chaque année me permet de garder cette fraîcheur. J'ai vraiment ce sentiment de servir à quelque chose.»

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