Les spectateurs hongrois vont retrouver dès vendredi, en audience restreinte, les gradins des stades de football du pays.
Il s'agit d'une première en Europe, où la reprise de plusieurs championnats nationaux s'est faite à huis clos.
La jauge des tribunes sera réduite: les spectateurs seront répartis de façon à ne pas occuper plus d'un siège sur quatre, avec au moins un rang horizontal de séparation entre eux. «Les clubs organisateurs des rencontres doivent veiller à ce que la distance sociale soit maintenue dans les tribunes afin de garantir les conditions du contrôle épidémiologique», a prévenu la fédération nationale (MLSZ) dans un communiqué jeudi.
Les fans des modestes équipes de Kaposvar et ZTE, respectivement dernière et avant-dernière du championnat, seront les premiers à inaugurer ce dispositif pour la rencontre entre ces deux clubs, vendredi soir dans le stade de Kaposvar qui compte habituellement 7000 places.
Cinq autres matches de championnat seront joués samedi et dimanche. Dont un attendu entre le Ferencvaros Budapest, leader du championnat, et le Puskas FC, club de la ville natale du premier ministre Viktor Orban, grand amateur de football. Ce match se tiendra au Pancho Arena, un stade récent de 3500 places situé près de la résidence secondaire de Viktor Orban à Felcsut, un village de 1750 habitants situé à une quarantaine de kilomètres de Budapest.
La Hongrie n'est pas connue pour ses tribunes survoltées avec une fréquentation des stades de 3000 spectateurs par match en moyenne, en dehors de Budapest où les rencontres du Ferencvaros attirent des milliers de supporteurs. Cette faible affluence au regard de la capacité des stades ultra-modernes construits depuis l'arrivée au pouvoir de Viktor Orban a suscité jeudi quelques commentaires ironiques sur les réseaux sociaux.
Les quelques pays européens qui ont relancé leur championnat courant mai, ou s'apprêtent à le faire, jouent à huis clos. La Hongrie, qui compte 9,8 millions d'habitants, recensait jeudi plus de 3800 cas d'infection au nouveau coronavirus depuis le début de l'épidémie et plus de 500 morts. Après le reste du pays où les restrictions ont été progressivement allégées, la ville de Budapest va pouvoir rouvrir complètement ses bars et restaurants vendredi.