«Avec la VAR, nos arbitres bénéficieront d'une sorte d'airbag. Je suis convaincu que cette introduction leur permettra de progresser à grands pas !» Responsable des arbitres suisses, Dani Wermelinger salue avec un immense enthousiasme la prochaine introduction de la «Video Assistant Referees» en Super League.
Elle sera actée une fois que l'International Football Association Board (IFAB) aura validé le protocole suivi par l'Association suisse de football (ASF) et par la Swiss Football League (SFL) dans la mise en oeuvre de cette nouvelle technologie. Une technologie qui a un coût: 1,5 million de francs pour son élaboration à la charge de l'ASF et 1,5 million de francs annuel pour sa gestion à la charge de la SFL.
«Nous aurions encore pu attendre un peu, certes, mais il était clair que nous devions franchir le pas un jour ou l'autre, souligne le directeur de la SFL Claudius Schäfer qui a tenu à présenter à Muri devant la presse les grandes lignes de ce projet. Il faut rendre le football plus juste et aussi favoriser la formation de nos arbitres pour qu'ils puissent à nouveau officier au plus haut niveau.» Pour Claudius Schäfer, il n'y avait donc plus de temps à perdre et la VAR sera instaurée en Suisse en même temps qu'en Angleterre, mais toutefois après l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et la France.
Tous les arbitres sur le pont
La VAR sera centralisée à Volketswil dans le Canton de Zurich. Chaque match sera supervisé dans le studio par un arbitre, par un arbitre assistant et par un opérateur vidéo. Tous les arbitres de Super League et de Challenge League suivent depuis le début de l'année une formation pour découvrir toutes les particularités que peuvent receler ce nouveau mode d'arbitre. Des arbitres ont mis dernièrement un terme à leur carrière seront également appelés à oeuvrer à Volketswil.
«Nous avons de bons arbitres en Suisse. J'en suis convaincu, affirme Dani Wermelinger. Mais cela ne veut pas dire que des erreurs ne sont pas commises.» Le patron des arbitres en cite, ainsi, trois cette saison qui n'ont pas été sanctionnées comme elles auraient dû l'être. «Il y a eu la sortie de Jonas Omlin lors de Bâle – Thoune, le foul de Fabio Daprela lors de Saint-Gall – Lugano et la faute de dernier recours de Taulant Xhaka lors de Lucerne – Bâle, précise Dani Wermelinger. Ce furent trois erreurs manifestes de la part de nos arbitres. Je veux croire que je ne les reverrai plus avec la VAR.»
Dani Wermelinger et l'ancien arbitre allemand Hellmut Krug, son consultant de luxe qui a notamment dirigé la finale 1998 de la Ligue des Champions entre le Real Madrid et la Juventus, ont rappelé que la VAR ne doit être consultée qu'en quatre occasions: un but, un penalty, une expulsion ou une confusion sur un joueur. «Seul l'arbitre du terrain peut demander à revoir une scène litigieuse. La décision finale lui revient, précisent les deux hommes. Dans l'esprit, il ne sera pas sans cesse fait appel à la VAR. Seulement en cas d'erreur manifeste.»
«Le moins d'interruptions possible»
«Une erreur manifeste se définit ainsi à mes yeux: l'arbitre changerait immédiatement sa décision s'il avait pu voir les images de la vidéo et lorsque tous les acteurs de la rencontre conviennent que la décision prise est erronée, explique Helmutt Krug. Nous voulons que le recours à la VAR suscite le moins d'interruptions possible et qu'elles soient brèves.» L'ancien arbitre précise que l'introduction de la VAR doit conduire l'arbitre assistant à lever son drapeau le plus tard possible pour que l'action se déroule jusqu'à son terme. Pour ne pas annuler une action dangereuse qui aurait pu aboutir sans un hors-jeu inexistant.
Dans un monde idéal, l'ASF et la SFL auraient pu s'appuyer également sur la technologie qui permet de statuer par l'image sur le hors-jeu. Mais comme pour la «goal line technology», les moyens financiers manquent encore pour disposer d'un tel outil. «Je tiens tout de même à saluer l'effort consenti par l'ASF et par la SFL pour permettre l'instauration de la VAR», précise avec raison Claudius Schäfer.