Un nouvel élève qui a surpris en bien, un autre qui est presque inclassable et un troisième qui lutte à nouveau pour ne pas doubler: tel est le tableau présenté par le Servette FC, par le FC Sion et par Neuchâtel Xamax lors de la première phase du championnat de la Super League.
Un tableau contrasté qui aurait pu tourner vers davantage d'excellence si le FC Sion n'avait pas, une fois de plus, désorienté ses supporters. Pourtant, un mercato riche des arrivées de Stéphane Henchoz, de Valon Behrami et de Seydou Doumbia avait laissé entrevoir bien des promesses avant qu'elles ne s'évanouissent une fois l'été passé.
Le salut par le jeu et uniquement par le jeu: Alain Geiger et le Servette FC n'ont pas dérogé à ce dogme pour s'affirmer comme la meilleure équipe romande du pays. Capable d'évoluer en 4-2-4 lorsque les circonstances l'exigent avec deux ailiers «old school», le Servette FC a apporté un vent de fraîcheur à la Super League. Outre-Sarine, le retour au premier plan du club grenat a été unanimement salué. «Servette est un grand club avec une grande histoire. A nous, les joueurs et le staff, de nous en montrer digne», lance Alain Geiger.
L'objectif des Genevois au printemps est, ainsi, clairement défini: gagner une place au classement pour disputer le tour préliminaire de l'Europa League à la condition toutefois que le vainqueur de la Coupe de Suisse figure parmi les trois premiers du championnat. On rappellera que la Super League ne qualifiera plus que quatre équipes la saison prochaine en Coupes d'Europe.
Une saison réussie ou une saison galère ?
Trop loin pour nourrir l'ambition de terminer parmi les quatre premiers et apparemment à l'abri de la relégation avec sept points d'avance sur le barragiste, le FC Sion doit sauver sa saison avec la Coupe de Suisse. Le 3 mars, les Sédunois devraient logiquement se hisser dans le dernier carré avec ce quart de finale bien déséquilibré sur le papier contre Rapperswil-Jona, sociétaire de la Promotion League. Après, il restera deux matches à gagner pour faire de cette saison 2019/2020 une saison réussie et non une saison «galère» pour reprendre un terme du kop sédunois.
La priorité du FC Sion, comme celle du FC Lucerne d'ailleurs après le limogeage de Thomas Häberli lundi, est de trouver un nouvel entraîneur. Selon une source fiable, Christian Constantin n'a pas encore arrêté son choix. Il le sera d'ici une semaine après les rencontres qui sont programmées avec des techniciens intéressés à relever ce qui s'apparente de plus en plus à un défi impossible.
«La peine à se lâcher vraiment»
A trois points de la huitième place, Neuchâtel Xamax bascule dans la nouvelle année dans une position plus enviable que douze mois plus tôt. Dimanche à Sion, la formation à Joël Magnin a livré une seconde période qui peut être, quelque part, riche de promesses. Le dos au mur, elle a su prendre les commandes de la rencontre pour mériter sans doute mieux que le point du partage de l'enjeu. Et pour faire regretter la trop grande retenue affichée en début de match.
«L'équipe a de la peine à se lâcher vraiment», regrette Jean-François Collet. Le nouveau propriétaire espère apporter du sang neuf ces prochaines semaines pour permettre à son équipe de passer un cap. «Nous sommes sur plusieurs pistes, précise-t-il. Il y a des opportunités. La question est de savoir si nous pourrons les finaliser.»
Un trio au coude-à-coude
Pour la première fois depuis six ans, trois équipes sont au coude-à-coude à la trêve pour remporter la Super League. Doubles Champions en titre, les Young Boys possédent 2 points d'avance sur le FC Bâle et 3 sur Saint-Gall après la 18e journée. En 2013, c'est Bâle, le futur champion qui menait le bal avec 33 points devant Lucerne (32) et Young Boys (31).
Ce classement augure une seconde phase palpitante après les quatre dernières saisons qui ont vu Bâle et les Young Boys couronnés successivement avec une marge imposante, respectivement 14, 17, 15 et 20 points. On peut se mettre à rêver que la rencontre Young Boys – Saint-Gall le jeudi 21 mai pour le compte de l'ultime journée prenne des allures de «Finalissima».
Cette indécision dans la course au titre devrait susciter un nouvel engouement autour de la Super League. A l'issue de la première phase, on a déploré une baisse 5,4 % de l'affluence par rapport à l'année dernière avec une moyenne de 11'279 spectateurs par match.