Avant Xherdan Shaqiri avec Liverpool en Ligue des champions samedi, deux autres Suisses sont en lice pour remporter une compétition européenne mercredi, avec Arsenal contre Chelsea en Europa League. Si Granit Xhaka est un pilier de l'équipe d'Unaï Emery, Stephan Lichtsteiner a connu une saison difficile.
Il n'empêche, mercredi, Lichtsteiner fera son entrée dans un club fermé: celui des joueurs suisses à avoir disputé trois finales de Coupe d'Europe. Seul Ciriaco Sforza avec le Bayern Munich et l'Inter a fait aussi bien. Le Zurichois n'en a cure, lui qui a perdu les deux premières qu'il a joué (en 2015 et 2017 avec la Juventus): «La seule chose qui compte est que nous gagnions mercredi.»
Car l'international aux 105 sélections n'a pas changé, malgré ses 35 ans: il demeure un compétiteur hors pair. «Mon défi et mon objectif ici ont toujours été de se qualifier pour la Ligue des champions et de remporter un titre.» En cas de succès à Bakou, Arsenal ferait d'une pierre deux coups. «Ma mission serait alors accomplie, malgré une année difficile», ajoute Lichtsteiner.
«Moins de crédibilité»
Il peut le dire. Avec une vingtaine de bouts de matchs disputés et des performances loin de ses meilleures années à la Juve, le latéral droit n'a pas convaincu grand monde du côté des Gunners. «J'aurais aimé pouvoir apporter mon expérience au groupe en fin de saison, mais l'entraîneur en a décidé autrement, déplore-t-il. Cela fait partie de la vie de footballeur professionnel.»
En signant en Premier League, Lichtsteiner était conscient qu'il ne suivait pas la voie de la facilité. «A mon âge, on doit toujours prouver plus, admet celui qui est encore sélectionnable par Vladimir Petkovic. On sent que l'on a peut-être un peu moins de crédibilité, mais cela fait partie du défi.» Le contexte n'a pas été évident pour Arsenal: une défense friable, beaucoup de blessés et parfois la nécessité pour Unaï Emery de placer son défenseur suisse au poste de latéral gauche. Sans grande réussite.
«Le football ici me plaît beaucoup, mais ce n'a pas été simple de m'adapter, concède l'ex-Bianconero. J'ai eu besoin de temps.» Il faut dire que passer au rythme hyper intense de la Premier League à l'âge de 35 ans n'est pas un cadeau. Et Arsenal n'a eu que trop peu de marge de manoeuvre, étant vite distancé des toutes premières places du championnat.
Quel avenir?
Au point de s'interroger sur le futur de Stephan Lichtsteiner. Arsenal? Un autre club anglais? Un nouveau championnat? L'arrêt de sa carrière? Même le joueur ne le sait pas vraiment: «Je suis ouvert à tout. J'aimerais bien faire une année de plus, mais il me faut des idées et des objectifs clairs. Et ma famille joue un rôle-clé dans ma prise de décision.»
Quoiqu'il en soit, le joueur sera frais. Mentalement, mais aussi physiquement, puisqu'il manquera le Final Four de la Ligue des Nations. Il n'est en effet plus indispensable à l'équipe de Suisse, malgré son statut de capitaine. Petkovic lui privilégie en effet Kevin Mbabu et Michael Lang. Réaction du principal intéressé? «Le coach décide, pas moi.» Sa saison ne plaidait de toute façon pas pour lui, qu'importe la finale de Bakou.
