L'entraîneur du Real Madrid a été provisoirement confirmé après la timide victoire contre Plzen en Ligue des champions (2-1). Mais son équipe manque de certitudes et son avenir dépend du verdict du clasico dimanche à Barcelone.
Après cinq matches sans succès, le Real s'est enfin remis à gagner. Et il l'a fait en marquant plus d'un but, ce qui ne lui était pas arrivé depuis la probante victoire 3-0 contre l'AS Rome le 19 septembre.
A l'époque, le jeu de l'équipe de Lopetegui avait été encensé par les observateurs... avant de se déliter au fil des défaites. "Il faut être sincère, on ne joue pas bien", a reconnu le milieu défensif Casemiro. La victoire de mardi, avec encore nombre d'occasions manquées et la méforme persistante des meneurs Isco et Luka Modric, témoigne des efforts requis pour remonter la pente.
Pas convaincant
"Le Real vainc enfin, mais ne convainc pas", a titré mercredi Marca, le quotidien sportif le plus lu d'Espagne. "Succès et sifflets", écrit en première page son concurrent As, allusion au mécontentement du stade Bernabeu.
"On ne retrouve pas ce pressing haut observé lors des premiers matches de Lopetegui, on ne voit pas un jeu harmonieux ni une facilité face au but", relève dans un éditorial Alfredo Relaño, directeur d'As.
Seule bonne nouvelle du moment, Karim Benzema semble monter en puissance: passeur décisif samedi dernier, il a marqué mardi et mis fin à huit matches officiels de mutisme. "Ça fait du bien de renouer avec la victoire", a-t-il soufflé en zone mixte après la rencontre. "On a fait une très bonne première mi-temps, avec des occasions, des mouvements, on a retrouvé un peu ce Real-là qui fait plaisir à regarder."
L'importance de gagner
Si l'attaque merengue gâche, la défense grince. Plzen aurait pu en profiter à trois reprises en première période et le Barça ne s'en privera pas. Pour Lopetegui, ces relâchements sont avant tout liés à la dynamique actuelle: "Quand il y a un moment de faiblesse parce qu'on ne gagne pas, n'importe quelle équipe est concernée. D'où l'importance de gagner", a-t-il dit.
Mardi soir, pour la première fois depuis qu'il est cerné par les rumeurs de renvoi, Lopetegui a été provisoirement conforté dans ses fonctions par un des membres de la direction du Real, l'ancien attaquant Emilio Butragueño. Mais tout est suspendu au choc de dimanche pour la 10e journée du championnat d'Espagne: le clasico Barça - Real, rivalité centenaire et match de clubs le plus suivi au monde, a trop d'impact médiatique pour ne pas peser sur l'avenir de Lopetegui.
L'ancien sélectionneur espagnol sait mieux que quiconque l'aspect irrationnel du clasico. Et si l'absence de Lionel Messi (bras fracturé) rééquilibre un peu les débats, une nouvelle défaite du Real accélérerait le départ du technicien merengue et son remplacement, peut-être par Santiago Solari, entraîneur de la réserve.
"On n'est pas là pour le lâcher", a prévenu Benzema. "On est en confiance avec Lopetegui parce que c'est un très bon entraîneur. Il sait qu'il peut compter sur nous."