Bundesliga Lulu Favre de retour dans son jardin avec un double objectif

Trois ans après son départ de Mönchengladbach, Lucien Favre revient en Bundesliga à la tête du Borussia Dortmund avec un double objectif: contester l'écrasante domination du Bayern Munich dans un championnat qui débute ce vendredi et mener une grande campagne en Ligue des Champions.

Après deux saisons à Nice où ses compétences ont été saluées par tous les observateurs de la Ligue 1, même les plus critiques, le technicien vaudois retrouve en quelque sorte "son" jardin.

C'est en Allemagne, tout d'abord au Hertha Berlin en 2007 puis au Borussia Mönchengladbach en 2011 que Lucien Favre s'est affirmé comme l'un des meilleurs entraîneurs au monde. Il convient de rappeler qu'il fut convoité par le Bayern en 2012 et que le Borussia Dortmund avait déjà tenté de le recruter l'an dernier avant de lui déployer le tapis rouge ce printemps.

L'heure de vérité a donc sonné pour Lucien Favre. A 60 ans, il est enfin à la tête d'un grand club qui bénéficie d'un extraordinaire soutien populaire. Finaliste de la Ligue des Champions en 2013 avec Jürgen Klopp contre le Bayern Munich, Dortmund est bien le no 2 de la Bundesliga.

Cet été, le Borussia a dépensé 70 millions sur le marché des transferts pour un mercato qui n'est pas encore achevé. Il manque, en effet, encore un attaquant pour que le Borussia soit parfaitement armé pour cette saison 2018/2019.

Bayern Munich: une certaine morale

Mais cette 56e saison de la Bundesliga, la première après le naufrage de la "Mannschaft" en Russie, semble promise au Bayern Munich. Les Bavarois ont conservé la même équipe que la saison dernière à l'exception du départ d'Arturo Vidal à Barcelone.

La richesse de leur contingent leur procure toujours une longueur d'avance sur l'opposition. Karl-Heinz Rummenigge et Uli Hoeness, les deux patrons du club, espèrent que leur nouvel entraîneur Nico Kovac, qu'ils ont débauché à Francfort, trouvera la clé pour s'imposer à nouveau en Ligue des Champions. "Mais nous ne le ferons pas à n'importe quel prix, affirme Uli Hoeness. Jamais le Bayern ne s'endettera pour la gagner. Même si nous avons des réserves à la hauteur de 500 millions d'euros, jamais nous en dépenserons 200 pour recruter un joueur!"

Trois des dix-sept "mercenaires" Suisses engagés cette saison en Bundesliga sont sous les ordres de Lucien Favre: Roman Bürki, Marwin Hitz et Manuel Akanji. Lundi lors du premier tour de la Coupe d'Allemagne à Fürth, Bürki a été préféré à Hitz comme no 1. Le Bernois a, on le sait, parfaitement justifié la confiance de son nouvel entraîneur. Au club depuis 2015, Roman Bürki a pour l'instant la main, mais il sait que Marwin Hitz serait sans doute titulaire dans seize des dix-huit autres clubs de Bundesliga...

Avec un contingent de cinq joueurs, tous les cinq retenus par Vladimir Petkovic cet été en Russie, le Borussia Mönchengladbach est bien sûr le club le plus "suisse" de la Bundesliga. Désormais vice-capitaine, Yann Sommer n'a pas voulu tenter une expérience à Arsenal ou à Barcelone avec un statut incertain. Il entend, à bientôt 30 ans, contribuer au redressement d'un club qui sort d'une saison décevante.

Agés tous deux de 21 ans, Nico Elvedi et Denis Zakaria peuvent cette saison à la fois s'affirmer comme des joueurs de base des "Fohlen" et gagner une place de titulaire en sélection. L'avenir appartient au Grison et au Genevois dont la valeur marchande peut très vite prendre l'ascenseur.

Breel Embolo: un avenir incertain

Cette saison 2018/2019 s'annonce également capitale pour Breel Embolo. Blessé pendant pratiquement une année, l'ancien prodige du FC Bâle n'a pas encore convaincu à Schalke 04.

Le fait de ne toujours pas vraiment savoir quelle est sa meilleure place - attaquant de pointe ou joueur de couloir - joue en sa défaveur et elle va peut-être amener ses dirigeants à sonder le marché international pour trouver une porte de sortie honorable à un joueur recruté pour 25 millions d'euros en 2016.