Super League
Mbabu: "Nous nous attendions à souffrir davantage"

ATS

17.12.2018

"Je n'ai jamais pensé que nous dominerons de la sorte ce championnat..." Kevin Mbabu ne joue pas les faux modestes. Le défenseur genevois des Young Boys est presque ébahi par la supériorité écrasante de son équipe lors de la première partie de cette saison 2018/2019.

Kevin Mbabu: "Je n'ai jamais pensé que nous dominerons de la sorte ce championnat..." 
Kevin Mbabu: "Je n'ai jamais pensé que nous dominerons de la sorte ce championnat..." 
Keystone

"Normalement, la saison qui suit la conquête d'un titre est "compliquée", poursuit le Genevois. Nous nous attendions à souffrir davantage. Mais d'un autre côté, nous n'avons cessé de jouer vers l'avant, de chercher à bousculer l'adversaire."

Ce football d'attaque prôné par le nouvel entraîneur Gerardo Seoane a magnifiquement payé. Avec ses 49 points en 18 matches, ses 57 buts marqués et un avantage de 19 points sur son dauphin, le champion en titre a battu tous les temps de passage. Les Bernois peuvent ainsi viser le record des 86 points du FC Bâle de la saison 2016/2017 et des 90 buts du FC Bâle de la saison 2009/2010.

En été comme à l'automne, les Young Boys ont témoigné d'une maîtrise admirable. La lecture des statistiques souligne combien ils "usent" l'adversaire. N'ont-ils pas inscrit 31 de leurs 57 buts buts après l'heure de jeu? Sur ces 31 réussites, 19 le furent dans l'ultime quart d'heure. Comme si l'équipe adverse n'en pouvait plus de s'opposer à une équipe dont, pour reprendre les propos de Michel Decastel, la puissance, la technique et la vitesse n'ont pas d'équivalent en Suisse. "YB, c'est vraiment une équipe de Ligue des Champions", ajoute l'entraîneur de Neuchâtel Xamax.

Le couronnement du 23 septembre

Les Young Boys ont en quelque sorte couronné leur oeuvre le 23 septembre au Stade de Suisse avec ce succès 7-1 contre le FC Bâle qui a finalisé non seulement la passation des pouvoirs mais souligné combien la décision des dirigeants rhénans de se séparer de Raphaël Wicky après seulement une journée de championnat fut absurde. La nomination de Marcel Koller relève à la fois d'un excès de précipitation et d'une erreur de casting. Contesté par les joueurs, le Zurichois ne peut pas s'inscrire vraiment dans la durée au Parc St-Jacques malgré les deux succès enregistrés avant la trêve contre le FC Zurich (2-0) et à Sion (2-1). La fronde du vestiaire à son encontre ne peut que ressurgir.

Ce premier tour n'a malheureusement pas vraiment souri aux clubs romands. Septième, le FC Sion a gagné deux de ses trois premiers matches de l'exercice avant de longtemps balbutier son football. Le remplacement de Maurizo Jacobacci par Murat Yakin en septembre lors de la première pause internationale aurait été une pleine réussite si le FC Sion avait pu prolonger sa série victorieuse à l'automne. Mais après avoir gagné trois matches de rang contre Zurich, (2-1), Thoune (2-1) et Lucerne (2-0), les Valaisans ont calé à Lugano (2-2) avant de perdre samedi 2-1 le match contre Bâle qui leur auraient permis de s'approcher de la deuxième place.

L'ironie de Murat Yakin

Lors de cette rencontre, Murat Yakin a pu mesurer les - lourdes - conséquences d'un arbitrage qui a la fâcheuse habitude de léser le FC Sion lors des moments cruciaux. Il y a eu samedi cette décision douteuse de ne pas infliger un second carton jaune à Ricky Van Wolfswinkel qui aurait contraint le FC Bâle de jouer la dernière demi-heure à dix contre onze. Et personne en Valais n'a oublié cette égalisation des Grasshoppers entachée d'un hors-jeu manifeste il y a dix-huit mois qui avait privé le FC Sion d'une qualification directe pour la phase de poules de l'Europa League. Murat Yakin commence doucement à prendre conscience du "problème" lorsqu'il avoue avec ironie "être soulagé juste si l'arbitre estime que les buts que nous inscrivons sont valables."

La problématique de l'arbitrage ne nourrit pas le débat avec la même vigueur dans les rangs de Neuchâtel Xamax. Lanterne rouge à quatre points du barragiste et à six du maintien, le promu veut toutefois croire que tout est encore possible au printemps. "Notre situation pourrait être pire au classement", avoue Michel Decastel. L'entraîneur fonde de grands espoirs sur le prochain mercato pour trouver les deux ou trois joueurs capables de renforcer vraiment son équipe. Seulement, le manque de moyens financiers est un frein terrible aux desseins du club. Dans le football d'aujourd'hui, recruter malin sans argent tient de la magie. Et Harry Potter n'exerce malheureusement pas ses talents du côté de la Maladière.

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