Tramezzani Tramezzani: "Nous n'avons même pas eu besoin de négocier"

ATS

4.6.2020

Il est l'invité surprise de la Super League d'après. Le retour de Paolo Tramezzani en Suisse n'était pas attendu, encore moins à Sion d'où il avait été renvoyé il y a trois ans. L'Italien a été choisi pour son caractère, qu'il a affirmé devant son équipe dès son premier entraînement jeudi à Riddes.

Paolo Tramezzani a donné son premier entraînement à la tête du FC Sion jeudi à Riddes.
Paolo Tramezzani a donné son premier entraînement à la tête du FC Sion jeudi à Riddes.
Keystone

Tout s'est fait très vite, à en croire l'ancien entraîneur de Lugano. «Le premier contact est arrivé avec le président mercredi, jure le nouveau coach du FC Sion. Nous n'avons même pas eu besoin de négocier. Tout s'est fait très naturellement, il ne s'agissait pas de se convaincre mutuellement. Ici, c'est particulier, c'est spécial.» A l'écouter, le natif d'Emilie-Romagne n'avait même pas espéré une telle offre.

«C'est la première fois qu'un club où je n'ai pas fait un bon travail vient à nouveau me chercher, en rigole-t-il presque. Je vais pouvoir recommencer un travail que je n'avais pas terminé. J'espère pouvoir donner ce que je n'ai pas donné il y a trois ans.» Tramezzani (49 ans) a treize matchs devant lui pour faire oublier les seize rencontres qu'il avait déjà dirigées avec le club valaisan. Pour prouver que trois ans plus tard, il est devenu meilleur. Pour confirmer aussi qu'il est le profil idoine pour maintenir Sion en Super League.

C'est surtout pour ça qu'il a été choisi pour succéder à Ricardo Dionisio. «Il fallait secouer les choses le plus vite possible en amenant de l'envie, acquiesce le directeur sportif Barthélémy Constantin. Il faut que l'équipe mette cette hargne qu'elle n'a jamais eue avec les entraîneurs qui sont passés avant. C'est une situation d'urgence et nous avons une mission commando qui nous attend.» Tramezzani est celui qui doit motiver les troupes et les faire marcher droit. Il sait le faire, assure-t-on au club.

«Un homme de résultats»

Mickaël Facchinetti le connaît bien. Le latéral gauche était à l'APOEL Nicosie la saison passée lorsque l'Italien avait été nommé entraîneur. Il est convaincu par ce choix: «C'est un homme de résultats. Lorsqu'il est arrivé à Chypre, nous n'étions pas au top. Il a repris l'équipe et nous avons fait le doublé coupe-championnat.» Pour le Neuchâtelois, Tramazzani possède tous les atouts pour combler le manque de caractère du FC Sion. «C'est simple: si son équipe n'a pas d'âme, ce n'est pas son équipe.»

Il n'empêche, le «Mister» reste sur une impression très mitigée laissée à Livourne, en Serie B, où il n'a tenu que deux mois cet hiver. «Je ne préfère pas en parler», botte-t-il en touche. Les chiffres ne parlent pas pour lui: deux points en sept matchs. Pire encore que lors de son premier passage à Tourbillon (quatre victoires et des éliminations peu glorieuses en Ligue Europa et en Coupe de Suisse). Mais il promet avoir appris depuis: «De chaque expérience, il y a des choses à tirer. Depuis trois ans, j'ai bien sûr changé. Notamment en ce qui concerne les relations avec les joueurs, dans ma façon d'interagir avec eux.» Cependant, comme à l'époque, il s'exprimera dans sa langue natale, Facchinetti ayant fait office de traducteur pour ses coéquipiers jeudi.

Pas un problème. La situation suggère surtout une implication totale des joueurs, peu importe comment le message passe. «Si vous n'êtes pas dans sa philosophie, vous n'êtes pas dans ses plans, simplifie Facchinetti. C'est un entraîneur exigeant, mais qui donne tout ensuite à son équipe.» L'approche semble en tout cas bien différente de celle de Dionisio. «Ricardo aimait travailler avec le ballon, mais il n'a pas eu beaucoup de temps pour être jugé. Là, c'est une autre philosophie. A la fois, la rigueur italienne et l'âme d'une équipe.» En clair, la mission commando de Sion ne sera probablement pas celle du football ouvert et déséquilibré. Et, à la fin, comme toujours en Valais, seul le totomat parlera.

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