Pour la troisième année consécutive, seules quatre formations de Super League disputeront les quarts de finale de la Coupe de Suisse. Mais le jeu de massacre auquel nous avons assisté cette semaine est-il vraiment surprenant ?
Pour la majorité des entraîneurs de la Super League, la Coupe de Suisse est devenue une compétition secondaire appelée à donner du temps de jeu à des joueurs qui ne doivent se contenter que de miettes en championnat. Ainsi mercredi à Carouge où il s'est incliné 1-0, le FC Bâle avait procédé à huit changements dans son onze de départ par rapport au match contre Lugano trois jours plus tôt.
Mardi à Yverdon, le FC Zurich n'a aligné que cinq titulaires de son dernier match de championnat. Quant au Servette FC, éliminé sans gloire à Thoune après avoir pourtant ouvert le score, il a entamé son huitième de finale avec sept joueurs qui n'étaient pas titulaires dimanche contre Sion.
A l'exception des Young Boys, éliminés à Lugano mais qui n'ont jamais perdu en Coupe de Suisse depuis cinq ans contre un adversaire d'une ligue inférieure, les équipes n'ont pas vraiment les moyens de réaliser de telles impasses.
A Carouge, le FC Bâle a évolué avec une équipe B qui n'était sans doute pas beaucoup plus forte que sa formation des M21, laquelle s'était inclinée 2-1 sur cette même pelouse de la Fontenette le 9 octobre dans le cadre du championnat de Promotion League.
Même si Valentin Stocker avait l'honnêteté de reconnaître que le FC Bâle «n'en avait pas fait assez pour se qualifier», le scénario bien improbable de ces huitièmes de finale rappelle une vérité. La Coupe de Suisse se doit d'être respectée. Le temps où les équipes de Super League pouvaient se qualifier sur une jambe face à une formation de Challenge League ou de Promotion League est révolu.
Cette nouvelle donne s'explique à la fois par le déficit de plus en plus marqué de la qualité de jeu chez la majorité des équipes de Super League et par l'absence de complexe chez l'adversaire. Néo-promu en Challenge League, Yverdon ne s'interdit, ainsi, pas ainsi de rêver en couleur avec un président – Mario Di Pietrantonio – très ambitieux et un entraîneur – Uli Forte – qui reste comme l'un des meilleurs du pays.