Elu meilleur joueur lors de la victoire de la Suisse 1-0 contre le Danemark, Christoph Bertschy accepte un rôle différent de celui qu'il a à Lausanne.
Buteur en club, le Fribourgeois se met avec plaisir au service de l'équipe avec la sélection nationale.
Deux matches, six points et un sentiment de contrôle. L'équipe de Suisse a commencé son tournoi à Riga de la meilleure des façons. Et si Timo Meier (3 buts) et Grégory Hofmann (2 buts) ont polarisé l'attention, la ligne Praplan-Bertschy-Scherwey a abattu un travail considérable.
Ailier au LHC, meilleur buteur de son club avec 23 réalisations en saison régulière, Christoph Bertschy a accepté de se remettre au centre, comme il l'avait fait en 2019 lors du Championnat du monde en Slovaquie. Et ça lui réussit plutôt bien puisqu'il a remporté 21 de ses 31 engagements jusqu'ici. «Pour l'instant ça marche, confie-t-il. Mais je ne me suis pas entraîné davantage. Et il faut être conscient que je suis aidé par les ailiers. Des fois le puck est entre des patins et c'est parce que Scherwey ou Praplan le récupèrent que ça me fait un +1.»
Quand on lui rappelle ses débuts à Bratislava contre les Lettons, le Fribourgeois se remémore sa partie et se marre: «C'était dur. J'avais dû rendre une fiche de 1/10 aux engagements ou quelque chose dans le genre.»
Une communication en français
Mais au-delà de cet aspect crucial qui permet d'avoir la possession du puck, Christoph Bertschy apprécie de jouer avec deux travailleurs comme Scherwey et Praplan. «Fischer nous a mis ensemble dès le premier match de préparation contre les Russes et nous nous sommes tout de suite bien entendus, relève-t-il. Je connais Tristan depuis des années et je sais que si le puck est dans l'arrondi il va aller le récupérer coûte que coûte. Praplan travaille dur et il dispose en plus d'une jolie technique. On s'entend bien sur et en dehors de la glace.»
Les trois hommes maîtrisant parfaitement le suisse-allemand et le français, on se demande volontiers comment ils communiquent. «En français, explique Bertschy. En dehors, c'est un peu plus panaché. Des fois on switche au milieu d'une conversation.»
Quand la ligne Meier-Hischier-Andrighetto est là pour briller et créer des beaux jeux, celle pilotée par Bertschy doit mettre de l'énergie et de l'intensité. Le hockey moderne a placé les checking lines avec des gros gabarits au musée, pour les remplacer par des trios capables de contrer les meilleures lignes adverses, tout en patinant et en amenant de la vitesse. «On forechecke bien, appuie Bertschy. On a voulu et on a pu se créer des chances et je pense qu'on mériterait d'avoir 2 ou 3 goals de plus.»
Se battre les uns pour les autres
En observant les temps de jeu, on voit que la ligne de Bertschy privilégie les présences plus courtes, de l'ordre de 35 secondes environ. Est-ce prémédité ? «Si je parle pour moi, j'aime mieux les shifts courts, analyse le joueur du LHC. Je préfère changer un peu plus tôt pour ne pas être piégé en défense et causer un but en raison d'une trop grande fatigue. Et en tant que centre, je dois un peu plus patiner donc je ne vais pas allonger mes présences.»
De l'extérieur, cette sélection 2021 donne l'impression de bien vivre ensemble. Christoph Bertschy abonde: «Je trouve cette équipe bien équilibrée. On a tout en fait. Les attaquants savent marquer et défendre, pareil pour les défenseurs. On a du plaisir à se battre les uns pour les autres et on peut dire qu'on est fier de défendre.»
Mardi, la Suisse va défier une équipe de Suède qui a étonnamment perdu ses deux premiers matches face au Danemark et au Bélarus. Le duel s'annonce donc légèrement différent des années précédentes, parce que les Scandinaves seront sous pression. «C'est clair qu'ils vont arriver fort, prévient Christoph Bertschy. Ca ne tourne pas comme ils veulent pour l'instant. Mais nous ne devons pas changer notre jeu en fonction de l'adversaire, nous devons nous concentrer sur nous avant tout. Et on sait que l'on peut battre tout le monde.»