Plus d'une dizaine de joueurs suisses devrait être de la partie cette saison en NHL, qui ouvrira son exercice 2019/20 dans la nuit de mercredi à jeudi. Mais plusieurs auront des choses à prouver.
NHL, ton univers impitoyable. Cette saison, certains joueurs suisses se retrouvent face à une réalité que les drafts successives ont eu tendance à adoucir: le succès du jour ne garantit pas un lendemain heureux. On l’a vu avec Denis Malgin cet été. Auteur de 16 points en 50 matches, le centre soleurois a dû accepter un contrat d’un an d’une valeur de 750’000 dollars.
Autre victime de la dure loi du hockey nord-américain, Sven Bärtschi a été placé en ballottage par les Vancouver Canucks. Parce que la franchise doit faire des choix et préfère miser sur un autre profil. Mais le 13e athlète sélectionné au repêchage 2011 possède un salaire de 3,366 millions de dollars jusqu’en 2021.
11e choix de la draft 2014 et grand talent du hockey suisse, Kevin Fiala a mis du temps avant d’avoir une proposition de la part de Minnesota. Le nouveau manager général Bill Guerin a octroyé un contrat de deux ans au St-Gallois pour un montant de 6 millions de dollars. Une façon de dire à son numéro 22 de ne pas se reposer sur ses lauriers et de prouver à sa franchise qu’il mérite mieux que ça. Dans une impasse à Denver, Sven Andrighetto a lui préféré tenter sa chance en KHL avec Omsk plutôt que de devoir à nouveau se battre pour une dizaine de minutes en 4e ligne à Colorado. Avec 9 points en 11 parties sous ses nouvelles couleurs, le Zurichois semble avoir fait le bon choix.
Quelques valeurs sûres
Mais, dans ce contexte un peu particulier, les valeurs sûres ont de plus en plus la cote. Nouveau marié, Roman Josi fait toujours partie des meilleurs arrières de la planète et la prolongation avec Nashville devrait intervenir cette année. Depuis le départ de P.K. Subban pour New Jersey, le Bernois, capitaine de surcroît, est la pierre angulaire du système de Peter Laviolette. Son coéquipier Yannick Weber va entamer sa neuvième saison en NHL. Sans faire de bruit mais toujours avec une belle aptitude à s'adapter.
Revigoré par son échange en Caroline, Nino Niederreiter a toutes les cartes en main pour connaître une excellente saison au sein d’un club qui lui fait pleinement confiance. L'échange impliquant le Grison a eu un impact immense sur la saison des Hurricanes et l'entraîneur Rod Brind'Amour apprécie son profil. Quant à Timo Meier, son nouveau contrat de quatre ans pour six millions par saison salue la progression d’un attaquant qui a atteint le plateau des 30 buts et qui a ajouté 15 points en 20 parties de play-off. L’Appenzellois doit maintenant confirmer son statut, mais il fait clairement partie des plans de San Jose.
De la concurrence pour Hischier
Nico Hischier est lui parfaitement à l’aise dans le New Jersey, surtout que la franchise a profondément amélioré son contingent à l’intersaison. La présence de Subban, l’arrivée de Nikita Gusev, meilleur attaquant de KHL, et le premier choix de la draft Jack Hughes créent un véritable engouement autour des Devils.
A voir si la vérité du papier sera celle de la glace. Mais le retour de blessure de Taylor Hall va assurément redonner confiance au numéro un de la draft 2017, lui qui en est à 99 points en 151 parties. Coéquipier du Haut-Valaisan, Mirco Müller doit lui aussi franchir un cap et jouer une saison complète. En 3e ligne de défense dans le New Jersey, le Zurichois a signé un bail d'un an pour 1,4 million de dollars. Comme pour les premiers joueurs cités, le frère d'Alina devra prouver qu'il fait partie du gotha.
Gaëtan Haas encore en course
Pour Jonas Siegenthaler et Dean Kukan, il s'agira de confirmer les progrès observés et de s'installer durablement sans avoir besoin de repasser par la case AHL. Quant à Luca Sbisa, il bénéfice d'un contrat à l'essai avec les New York Islanders, comme l'an passé. Même s'il passe le cut, on imagine mal le Zougois avoir un rôle décisif au sein de l'organisation.
Reste le cas Gaëtan Haas. Le Biennois fait toujours partie du contingent des Edmonton Oilers, mais cela ne lui garantit pas une place sur la glace mercredi soir face aux Canucks. Le coach Dave Tippett a noté les progrès du champion de Suisse lors du dernier match de présaison. Suffisant pour lui accorder sa confiance au centre de la 4e ligne? S'il venait à être renvoyé dans le club ferme de Bakersfield, le Biennois avait déjà sous-entendu qu'il pourrait revenir à Berne plus tôt que prévu.
Qui succédera aux Blues?
Détenteurs de la Coupe Stanley, les St-Louis Blues n'ont pas les faveurs de la cote alors que la nouvelle saison de NHL commencera dans la nuit de mercredi à jeudi. Au contraire de Tampa Bay et de Toronto.
La victoire de St-Louis la saison passée a mis à mal les pronostiqueurs. Après des débuts difficiles, les Blues ont opéré un quasi 180 degrés en janvier pour s’imposer en juin. L'équipe ne compte pas d’immense star, même si Vladimir Tarasenko peut engendrer un “wow effect” sur certaines actions. St-Louis a de la cohérence, un gardien – Jordan Binnington – qui s’est révélé en six mois et une défense solide. Difficile toutefois de le voir répéter son exploit au printemps 2020.
Impressionnant, rapide et promis à un bel avenir, le Lightning avait connu des séries cauchemardesques et une sortie sous forme d’un coup de balai en quatre matches face aux Blue Jackets. Les bureaux de paris de Las Vegas favorisent malgré tout les Floridiens cette année. Les ajouts de Kevin Shattenkirk et de Pat Maroon, alors que l’équipe doit se battre contre le salary cap, rappellent que Tampa attire ceux qui veulent soulever la Coupe Stanley. Kucherov, Stamkos, Point, Hedman et consorts ont tous les atouts en mains.
En matière de jeunes vedettes, impossible de passer à côté des Toronto Maple Leafs. Auston Matthews, John Tavares, Mitch Marner, William Nylander, Morgan Rielly et Cody Ceci, pour ne citer qu’eux, font de la franchise ontarienne un très sérieux candidat au titre suprême. Et derrière le banc se trouve probablement le meilleur coach du monde en la personne de Mike Babcock. De quoi espérer un retour de la Coupe Stanley dans son pays d’origine. Une attente qui dure depuis 1993 et le dernier triomphe du Canadien de Montréal.
