Mondial 2019
"Je ne sais même pas comment nous avons gagné!"

ATS

27.5.2019

Le titre de champion du monde glané par la Finlande en finale contre le Canada (3-1) a tout d'une surprise. Mais il récompense une stratégie globale.

Jere Sallinen n'en revenait pas dimanche. «Je ne sais même pas comment nous avons gagné. C'est incroyable», a lâché l'ailier finlandais. «Un miracle», a-t-il même dit. Il n'a pas tort. Au début de ces Mondiaux slovaques, personne n'aurait misé sur la Finlande. Inexpérimentés, les Scandinaves avaient fait le voyage avec un effectif dans lequel beaucoup de joueurs découvraient ces joutes mondiales. Et seulement deux d'entre eux avaient évolué en NHL.

Et pourtant, tout n'est pas du ressort du hasard. Des talents, la Finlande en a. Et pas qu'un seul. Depuis 2014, les Nordiques ont été sacrés trois fois champions du monde des moins de 20 ans et deux fois des moins de 18 ans. Ce ne peut donc pas être une coïncidence de les avoir vu soulever le trophée à Bratislava.

Le sommet de 2009

D'autant plus que tout cela a été pensé. En 2009, la fédération finlandaise a organisé un sommet pour réunir toutes les compétences en matière de hockey sur glace du pays. Entraîneurs, agents, scouts, managers: tout ce monde était réuni pour réfléchir à la promotion des pépites produites par le pays.

Une des premières mesures a résidé en l'engagement d'entraîneurs à plein temps pour les sélections nationales juniors, de quoi être plus impliqués dans le développement des joueurs. L'encadrement de ceux-ci a également été renforcé, notamment au niveau de la diététique ou de la récupération.

Plus de place pour les locaux

Et puis, il y a des raisons structurelles. Le Championnat du monde 2012 organisé à Stockholm et Helsinki a permis à la Finlande de réaliser un bénéfice de 8,2 millions d'euros, réinvesti pour la formation. Concrètement, cela a résulté en le recrutement de 25 entraîneurs spécifiques pour travailler avec les 10-14 ans. Et les clubs reçoivent également un soutien annuel d'environ 30'000 euros.

Le championnat national aussi est utilisé pour favoriser les joueurs locaux. Les étrangers coûtent cher en salaires, alors les Finlandais sont pistés et intégrés à des structures de haut niveau. Le nombre de clubs présents dans la ligue a également été revu à la hausse (passage de 14 à 15 équipes), offrant plus de place aux joueurs.

Vraiment, le hasard et la chance ne permettent pas d'expliquer le sacre finlandais. Il y a bien trop de facteurs qui permettent de le prouver. Ce titre de champion du monde n'est peut-être donc que le premier.

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