La National League reprend mardi, avec six matches au programme de la première soirée dont un derby lémanique entre Lausanne et Genève. Retrouvera-t-on encore un Romand en finale au printemps prochain ?
Battu 2-0 le 30 avril au septième match d'une très belle finale par des Zurich Lions à nouveau favoris, Lausanne a connu la même désillusion que Bienne un an plus tôt face à Genève. Les Seelandais ont vécu une saison 2023/24 particulièrement houleuse pour finalement se qualifier pour les quarts de finale via les play-in.
Et ce scénario peut se produire à Lausanne. Parce que les Lions doivent composer avec plusieurs départs d'importance, à commencer par celui du gardien Connor Hughes. Excellent en play-off, le Canado-Suisse a tapé dans l'oeil du Canadien de Montréal, et il a sauté sur cette opportunité.
Pour le remplacer et faire la paire avec le prometteur Kevin Pasche (21 ans), les Vaudois ont misé sur le jeune Antoine Keller (20 ans en octobre). Le pari est risqué, mais les Lausannois peuvent compter sur Cristobal Huet en tant qu'entraîneur des gardiens.
Le fait d'avoir une continuité au niveau du staff amène forcément une stabilité bienvenue. Les Vaudois ont dû remplacer Christian Djoos, rentré en Suède, par David Sklenicka, et Lawrence Pilut, blessé, par Gavin Bayreuther. Ils ont aussi accueilli trois nouveaux joueurs finlandais (Janne Kuokkanen, Lauri Pajuniemi et Ahti Oksanen) avec l'espoir de terminer dans le top 6.
Genève très fort sur la papier
Le top 6, c'est également l'ambition de Genève-Servette. Avec les arrivées de Markus Granlund (Lugano) et Michael Spacek (Ambri), les Aigles ont le droit de viser le haut du classement. Hormis la question de la prolongation ou pas du coach Jan Cadieux, le point d'interrogation concerne les gardiens Robert Mayer et Gauthier Descloux. Mayer, pourtant grand artisan du titre en 2023, a plongé avec 3,47 buts encaissés par match et un pourcentage indigne de lui de 86,92%. Descloux avait fait mieux avec 90,22%, mais le GSHC était tout de même allé chercher Jussi Olkinuora.
Mais lorsque l'on regarde le contingent des Aigles, on est impressionné par la qualité et la quantité. Avec Sami Vatanen et Theodor Lennström, Genève possède deux très bons défenseurs étrangers, et les deux nouveaux venus en attaque rejoignent le duo finlandais Hartikainen-Manninen.
Auteur de seulement 9 buts la saison passée (36 en 22/23), le fanatique de pêche est notamment attendu au tournant. Il n'y a finalement que la blessure du capitaine Noah Rod et le fait de disputer les huit premiers matches à l'extérieur qui peuvent ternir le tableau grenat.
Saison pleine pour Fribourg
A Fribourg, on va au-devant d'une saison bien remplie. Championnat, Coupe d'Europe, Coupe Spengler: les Dragons n'auront pas le temps de se reposer. Pour mener à bien les différentes missions, le demi-finaliste de la saison dernière a confié l'équipe à Patrick Emond, ancien assistant de Christian Dubé, limogé au mois de mai. Le Québécois sait qu'il ne restera pas plus longtemps puisque Roger Rönnberg a été engagé dès la saison 2025/26.
Emond dispose d'un contingent solide qui n'a que peu évolué. Yannick Rathgeb est arrivé en défense et des joueurs comme Santiago Näf ou Jeremi Gerber sont venus remplacer des garçons comme Andreï Bykov et Mauro Jörg. Cette stabilité, avec encore et toujours Reto Berra devant le filet, devrait permettre à Fribourg de viser le top 6, mais attention aux blessures, car l'effectif n'est pas pléthorique.
A voir aussi si Marcus Sörensen connaît une aussi belle saison et si Chris DiDomenico, dans sa dernière année de contrat, va apprécier de jouer sous les ordres d'un autre coach que Dubé.
Ajoie plus fort
Du côté de Bienne, on espère vivre une saison moins intense que la précédente. Les Seelandais ont un nouveau pilote, le Suédois Martin Filander. Mais Martin Steinegger ne semble pas avoir réussi à combler les départs de Rathgeb, Forster (retraite), Kessler (Davos), Künzle (Zoug), Hischier (Genève) et van Pottelberghe (Lugano). Et attention également aux blessures qui semblent s'accumuler au pied du Jura.
Dernier club romand, Ajoie va se battre pour échapper à la 14e place. L'arrivée des trois Finlandais Oula Palve, Jerry Turkulainen et Julius Nättinen est un bon signal, surtout que les deux premiers cités ont terminé en tête du classement des compteurs du dernier championnat de Finlande. Mais le contingent suisse suffira-t-il pour accrocher la 12e place et ne pas jouer le play-out ?
De l'autre côté du Röstigraben, Zurich mais aussi Zoug donnent l'impression d'être bien armés. Quant à Lugano, Berne et Davos, ils devraient eux aussi se battre pour le top 6.