Deuxième défaite pour la Suisse au Championnat du monde en Slovaquie. Auteurs d'un bon match, les joueurs de Patrick Fischer se sont inclinés 3-0 contre une très solide équipe de Russie.
Non, il n'a pas manqué grand-chose. Une fois de plus. La Suisse a clairement répondu au défi que représentait la Russie. Mais comme contre la Suède 24 heures plus tôt, il aurait fallu un petit quelque chose en plus et un power-play efficace. A Copenhague l'an dernier, le jeu de puissance était l'une des grandes forces des Helvètes avec 33% de réussite. Cette année, la Suisse tourne à 13,8%. Et contre des nations comme la Russie, ne pas profiter de ce type d'occasions péjore l'ensemble de la performance.
Les Suisses ont obtenu quatre chances après deux tiers sans parvenir à tromper la vigilance du portier Georgiev. Les Russes ont eux trouvé la faille dans le deuxième tiers sur une action de classe entre Gusev et Kucherov (27e). Le jeu de longues passes a permis de décaler le meilleur compteur de la saison en NHL pour un tir sur réception imparable. C'est encore lui qui a mis la Russie au chaud à la 56e au terme d'une action de manuel.
Autant dans l'état d'esprit que dans la volonté, la sélection nationale n'a rien à se reprocher. Toutes les lignes ont livré la marchandise. On retiendra aussi l'absence de crainte chez certains. La plus belle démonstration a été faite par Tristan Scherwey. Sur une période en infériorité numérique, le Fribourgeois a donné sa canne à Weber avant de se mettre devant un lancer d'Ovechkin avec son corps pour unique bouclier. Une définition du don de soi lorsque l'on connaît la puissance du tir de celui qui est l'un des plus grands buteurs de l'histoire du hockey.
En attendant Nino Niederreiter qui doit arriver lundi matin, Fischer avait décidé de changer son alignement offensif. Vincent Praplan, traditionnellement à l'aile du premier trio avec Hischier et Fiala, s'est retrouvé avec Bertschy et Scherwey. On a aussi vu que les jeunes étaient davantage à la peine. A commencer par Hischier qui n'a pas eu la même aura que lors des quatre premiers matches. Et aussi Kurashev, benché par Fischer dès le premier tiers et qui était présent sur le 0-1 d'Anisimov (4e).
A Copenhague, la Suisse avait perdu 4-3 contre les Russes, puis 5-3 face aux Suédois. Les résultats à Bratislava sont légèrement différents, mais l'attitude continue d'être positive. Parce que cette Sbornaja constellée d'étoiles n'est pas venue en Slovaquie pour faire du tourisme. Et même si cette Suisse-là ne veut plus entendre parler de défaite honorable, force est de constater qu'il s'agit bien de cela en la circonstance. L'Histoire n'est pas tendre avec les Suisses puisqu'ils n'ont plus battu la Russie dans une compétition majeure depuis 2000 et un succès inoubliable à St-Pétersbourg. Au repos lundi, les Helvètes vont pouvoir se préparer comme il faut pour affronter la Tchéquie et pourquoi pas retrouver le chemin de la victoire.
La Suisse devrait selon toute vraisemblance disputer son quart de finale jeudi à Kosice, peu importe le résultat contre les Tchèques mardi. Seul un improbable succès des Lettons face aux Suédois pourrait changer éventuellement la donne.