Leon Draisaitl, l'attaquant des Edmonton Oilers, est l'un des meilleurs joueurs du monde. Il a terminé meilleur compteur de la saison régulière, désormais stoppée avant le début des play-off.
Ce qu'il a réussi, aucun joueur allemand ne l'avait jamais réalisé. En 71 matches, il a marqué 43 buts et effectué 67 passes décisives, soit 13 points de plus que son coéquipier, Connor McDavid, le deuxième du classement des compteurs. Déjà la saison dernière, l'Allemand de 24 ans avait dépassé la marque des 100 points (105) en qualification.
Draisaitl passe sa pause Corona à Edmonton. En interview téléphonique avec Keystone-ATS, il évoque entre autres ses ambitions, sa façon de composer avec la pression et son coéquipier suisse Gaëtan Haas.
Leon Draisaitl, vous disputez une saison fantastique. Est-ce que ça pourrait aller encore mieux?
«Naturellement, je suis relativement satisfait avec ma saison jusque-là. Mais le plus important était que mon équipe était sur le chemin d'atteindre les play-off (réd: elle est qualifiée comme 5e de l'Association de l'Ouest).»
Gaëtan Haas nous a dit à propos de vous que vous deveniez colérique si vous faisiez une mauvaise passe ou que vous ne marquiez pas. C'est ainsi que vous vous décririez?
«Je suis certainement un perfectionniste, je ne peux le nier. Je peux très bien évaluer si je dois faire mieux quelque chose ou si je ne joue pas bien. Je sais exactement ce dont je suis capable et si je ne livre pas la marchandise peut-être qu'on le voit un peu plus avec moi qu'avec les autres.»
Voulez-vous aussi être toujours dans la peau d'un vainqueur même en dehors de la glace?
«Bien sûr, j'ai une grande ambition. J'essaie aussi dans des compétitions à côté de la glace de faire le plus sérieusement les choses et de gagner.»
Est-ce aussi valable pour les jeux de société?
«Non pas là. Je peux aussi perdre et avoir du plaisir dans de tels jeux. Principalement, c'est seulement dans le hockey que je veux toujours gagner.»
Vous faites partie des piliers des Oilers. Avez-vous endossé des responsabilités dès votre plus jeune âge ou cela s'est-il développé au fil des ans?
«J'ai toujours volontiers assumé des responsabilités. Mais on apprend naturellement lors de chaque année qui passe ce qu'on peut améliorer.»
Avez-vous déjà élevé la voix dans le vestiaire quand ça n'allait pas ?
«Oui, mais je ne suis pas le seul à le faire dans notre équipe.»
En Allemagne, vous avez été considéré rapidement comme un prodige. Est-ce que ce fut difficile de vivre avec cet environnement ?
«Non. Si on veut atteindre le haut niveau, on doit pouvoir composer avec la pression. On apprend ça au fil des années. Plus tu vieillis, plus l'expérience pour s'accommoder de ces petits détails est grande. Je pense même que les fortes attentes que j'ai suscitées ont aidé à mon développement.»
Selon vous, comment s'est comporté Gaëtan Haas pour sa première saison en NHL?
«Bien, très bien avec le temps de glace dont il a bénéficié. Ce fut, malheureusement pour lui, pas toujours beaucoup. Il est un pion important de notre équipe. C'est un joueur très malin, qui a assez rapidement compris le jeu en NHL. Nous nous réjouissons tous qu'il ait signé pour une saison supplémentaire. Je crois qu'il possède encore une marge de progression et qu'il sera encore meilleur lors du prochain championnat. En outre, nous disons de temps en temps des bêtises en allemand, c'est joli...»
Que pouvez-vous dire sur Connor McDavid?
«Il dispose en ce moment des meilleurs enchaînements du monde. C'est très cool de pouvoir apprendre avec quelqu'un comme lui dans l'équipe. Dans tous les cas, c'est un joueur particulier, aussi en ce qui concerne la conscience professionnelle.»
Vous avez prolongé en 2017 votre contrat de huit ans avec Edmonton pour la somme totale de 68 millions de dollars. Une telle somme n'est-elle pas surréaliste pour vous?
«Naturellement, c'est beaucoup, beaucoup d'argent. Mais pour être tout à fait franc, je ne pense pas vraiment à cela. Cela ne joue pas un grand rôle dans ma vie. L'argent ne m'a pas changé.»