Théo Rochette «Pas grand monde m'a parlé de mon père depuis que je suis là»

ATS, par Jean-Frédéric Debétaz

5.9.2023 - 10:00

Revenu en Suisse après cinq années passées au Canada et un titre avec Québec au printemps, Théo Rochette est très attendu par les supporters lausannois. Mais l'ancien junior du LHC ne se formalise pas de tout ça.

Théo Rochette (ici aux côtés de John Fust) est de retour dans son club formateur.
Théo Rochette (ici aux côtés de John Fust) est de retour dans son club formateur.
Keystone

Keystone-SDA, ATS, par Jean-Frédéric Debétaz

Samedi après la victoire contre Liberec (6-2) à Lausanne pour l'avant-dernier match de préparation des Lions, c'est lui que l'on a interviewé sur la glace pendant que ses coéquipiers rentraient au vestiaire. Sur les affiches des campagnes promotionnelles, on le met volontiers en avant.

A 21 ans, Théo Rochette a l'habitude d'avoir les projecteurs braqués sur lui. Lors de ses deux dernières saisons aux Remparts de Québec en LHJMQ, c'est lui qui arborait le «C» sur le maillot de l'équipe dirigée par Patrick Roy. Jouer devant plus de 15'000 spectateurs passionnés forge le caractère et aide à se construire une cuirasse.

En anglais, on utilise le terme de «hype» pour décrire un bourdonnement autour d'un événement ou d'une personne. Alors, est-ce que le nouveau numéro 90 du LHC ressent une certaine pression ? «Je ne pense pas qu'il y a une hype particulière autour de moi. Je sais que les gens étaient très contents de me voir revenir parce que je suis un jeune du club. Et je vais essayer de faire de mon mieux. Mais au niveau des performances, je ne sens pas d'attentes spécifiques.»

Se donner le temps

Joueur intelligent doté d'un excellent sens du jeu, Théo Rochette a pu montrer de quoi il était capable durant les matches de préparation. Il a notamment piloté une ligne avec Jason Fuchs sur une de ses ailes qui a plutôt bien fonctionné.

«Je sais que je suis jeune et que j'ai encore beaucoup à apprendre, souligne celui qui a remporté la Coupe Memorial en inscrivant 6 points (3 buts) en 4 parties. Ce sont mes premiers pas dans une ligue professionnelle, mais je me donne le temps de prendre de l'expérience. Je ne suis pas trop inquiet.»

En découvrant le nouveau maillot, le jeune Lion a pu voir que le design ressemblait à celui des Remparts. «J'aime bien, il lui ressemble», a-t-il commenté. Il fait également penser à certains maillots de NHL. NHL, trois lettres qui font rêver les jeunes hockeyeurs. Théo Rochette a eu l'occasion de participer à des camps de franchises, dont celui des Philadelphia Flyers. Et à l'entendre, il ne serait pas contre une nouvelle tentative : «Cette saison, en termes de points, je ne me fixe pas d'objectif. Je veux juste m'améliorer, et mon rêve demeure la NHL. Ce qui est sûr, c'est que je vais tout donner pour l'équipe.»

Opposé désormais à des adultes, le jeune centre sait qu'il va devoir se battre, mais il n'en perd pas le sommeil. «Je dois gagner de la masse, de la force et de la puissance, professe-t-il. Je vais travailler là-dessus. Et cela ne m'atteint pas de jouer contre des gars plus gros que moi, j'ai été habitué à ça toute ma vie. Je dois aussi aller plus vite et apprendre à jouer avec des pros.»

Raffl et Genazzi comme mentors

Au sein de l'effectif du LHC, Théo Rochette fait partie d'une classe biberon qui ne compte pas beaucoup d'élèves, hormis Dario Sidler. Il faut donc que des vétérans jouent le rôle de mentor. «Des gars comme (Michael) Raffl ou (Joël) Genazzi, les plus anciens, m'aident pour pas mal de choses comme l'équipe va à la rencontre des fans, mais aussi sur la glace et en dehors, explique-t-il. Ils sont toujours là pour les autres. Tout le monde a été là pour moi.»

Et si Théo Rochette doit se faire un prénom, son nom est connu des amateurs de hockey puisque son père Stéphane, ancien arbitre de National League, officie sur MySports en analysant et disséquant buts, actions litigieuses et erreurs lors de chaque soirée de championnat. Se sent-il plus épié que les autres ? «Honnêtement, il n'y a pas grand monde qui m'a parlé de mon père depuis que je suis arrivé. La pression par rapport à lui ? Il n'y en a aucune. Il fait son travail, je fais le mien et je vais le faire du mieux que je peux.»