Il est le successeur de Chris McSorley au poste d'entraîneur de Genève-Servette, mais Patrick Emond, ex-coach des juniors Elite, entend bien imposer ses propres idées, à commencer par l'utilisation des jeunes joueurs. Le Québécois de 54 ans, qui a signé un contrat de deux ans avec une option d'un an, s'inscrit parfaitement dans le projet de rajeunissement du GSHC.
Patrick Emond, qu'est-ce que cela représente pour vous d'être l'entraîneur de Genève-Servette?
«C'est une grande journée pour moi. Même si je suis un Canadien, j'habite Genève depuis très longtemps. C'est ma ville, c'est mon équipe. Après avoir travaillé avec les juniors depuis dix ans, avoir l'opportunité non seulement de prendre une équipe de National League, mais en plus de le faire à Genève a une grande signification à mes yeux.»
Est-ce que vous l'espériez?
«Quand on est entraîneur, on a toujours l'objectif d'arriver à ce niveau. Je n'étais pas pressé, je voulais attendre le bon moment. Au niveau de ma carrière, le timing est excellent. J'ai fait ce que j'avais à faire avec les juniors, où l'on vient de terminer avec un deuxième titre de Champion de Suisse en deux ans. Donc je suis prêt à gravir les échelons.»
Prenez-vous cette nomination comme une récompense de votre travail avec les juniors?
«C'est un cheminement adéquat. J'ai fait mes classes. J'ai une grande expérience dans le domaine du coaching. C'est l'aboutissement de ce travail-là.»
Comment appréhendez-vous les changements que cela va représenter au quotidien?
«Avec les jeunes, j'ai toujours essayé de me rapprocher au plus près de ce qu'une équipe professionnelle peut offrir, même s'il n'y a évidemment pas les mêmes moyens. Pour moi, c'est le summum d'arriver avec une équipe bien établie, un staff déjà en place. Ces outils vont me permettre d'avoir du succès dès l'an prochain.»
Vous succédez à Chris McSorley. Cela représente-t-il une pression supplémentaire?
«Chris a été et est toujours un monument ici à Genève. J'ai eu la chance de le côtoyer de très près. Je ne vois pas ça comme une pression supplémentaire. Nous avons des personnalités différentes, je ne veux pas être le «nouveau McSorley». Je veux continuer à entraîner comme je l'ai toujours fait.»
Quelles sont vos idées?
«Nous voulons intégrer plus de jeunes joueurs et je suis vraiment en ligne avec cette philosophie. J'ai entraîné plus de la moitié des joueurs qui figureront dans le cadre de l'équipe. Je m'avance sur un terrain connu. C'est un réel avantage pour moi.»
Dans le style de jeu, le GSHC va-t-il évoluer?
«Nous voulons garder l'identité d'une équipe très agressive au pressing. Il va y avoir des ajustements. Moi, j'aime avoir une équipe rapide, intense, impliquée dans les trois zones. Je veux beaucoup de mouvement chez les défenseurs. Cela va nous permettre de varier un peu plus notre jeu.»
Comment envisagez-vous la collaboration avec Chris McSorley, qui sera votre directeur sportif?
«Etant donné que je serai très impliqué avec les joueurs, j'aurai le dernier mot dans les décisions que l'on prendra. Mais je ne vais pas me priver de demander conseil à une personne comme McSorley. Je veux créer mon équipe dans ma ligne, mais je ne vois pas de problème potentiel avec Chris. On se connaît depuis longtemps et on s'apprécie.»
Quelles sont les ambitions que vous nourrissez?
«Même si on parle d'ajouter de jeunes joueurs, ils seront talentueux. Ils auront simplement besoin d'une période d'adaptation, d'apprentissage. En début de saison, il y aura peut-être des soirées plus difficiles. Mais je suis capable de vivre avec leurs erreurs. En revanche, je suis moins patient lorsqu'ils ne se donnent pas à 100%. Le but est de passer cette étape le plus rapidement possible. Et avec les anciens en plus, atteindre l'objectif de play-off dès la première année est réalisable.»