Présent sur le Tour de Suisse, Marc Hirschi est en train de poser les jalons de son avenir sportif. Le Bernois, pressenti du côté de l'équipe helvétique Tudor, mène lui-même les négociations en raison d'un conflit d'intérêts.
Hirschi n'a donc pas que le vélo en tête en ce moment même si, de l'extérieur, il apparaît détendu, comme à son habitude. Et pour cause: les avances de plusieurs équipes le mettent dans une situation confortable pour planifier son avenir.
Le coureur de 25 ans est courtisé depuis un certain temps déjà. Parmi les intéressées figurent plusieurs formations du World Tour, mais aussi les équipes suisses Q36.5 et Tudor, qui évoluent en deuxième division. «De nombreuses équipes montrent de l'intérêt, mais je suis toujours en contact avec UAE», affirme Hirschi.
«Peser le pour et le contre»
Lors de ces négociations, Hirschi est en grande partie livré à lui-même en raison d'un conflit d'intérêts. En effet, Fabian Cancellara, originaire d'Ittigen comme lui et avec qui il collabore depuis quelques années, est également propriétaire de l'équipe Tudor. «Nous avons tous les deux constaté que l'on ne pouvait pas continuer dans ces conditions», explique Hirschi. Le contrat avec l'agence Sette Sports, dirigée par le double champion olympique, sera donc résilié à la fin de l'année.
S'il peut compter sur le soutien de Thomas Peter, directeur de Swiss Cycling, Hirschi mène de lui-même les négociations avec ses prétendants. «Je fais certainement des erreurs, car je ne sais pas certaines choses», dit-il à propos de sa situation. «Mais les échanges ont été bons. Il s'agit maintenant de peser le pour et le contre pour savoir ce qui me convient le mieux.»
Les questions tournent autour de l'argent, du matériel ou du rôle du Suisse dans sa future équipe. Equipier de luxe ces dernières années, rejoindre une formation moins exposée pourrait lui permettre d'assumer un rôle de leader.
Dans l'ombre de Pogacar
Ce n'est pas le cas actuellement chez UAE, où Tadej Pogacar est au-dessus de tous ses coéquipiers. Hirschi a rarement l'occasion de montrer ce dont il est capable sur les grandes courses, comme il l'avait fait en 2020 sous le maillot de l'équipe Sunweb. Le Bernois avait explosé aux yeux du grand public avec une victoire d'étape sur le Tour de France, une médaille de bronze aux Mondiaux sur route, et un succès de prestige sur la Flèche wallonne.
Après deux saisons difficiles en raison de problèmes à la hanche, il est revenu sur le devant de la scène l'année dernière en remportant notamment les Tours de Hongrie et du Luxembourg. Cette saison, il estime avoir réussi des performances «solides, pas mauvaises, mais pas extraordinaires non plus». Avec sa deuxième place à l'Amstel Gold Race à la mi-avril, il a toutefois prouvé qu'il pouvait aussi s'imposer dans les plus grandes courses pour autant qu'il ne doive pas seulement se mettre au service de son leader.
Décision au mois d'août
Les Mondiaux de Zurich formeront son principal objectif de la saison, puisqu'il ne roulera pas sur le Tour de France cet été. Sa présence aux Jeux olympiques de Paris est en revanche encore ouverte et il est candidat au billet helvétique pour la course en ligne.
D'ici-là, l'avenir de Marc Hirschi sera réglé. «Je suis déjà relativement avancé dans le processus de décision», lance-t-il, en évoquant une annonce dès l'ouverture du mercato cycliste le 1er aout. Une victoire d'étape cette semaine sur le Tour de Suisse pourrait lui permettre de se faire encore un peu plus de publicité.