Lausanne accueille du 29 août au 1er septembre la Grande Finale de la Coupe du monde de triathlon. De retour après la naissance de son troisième enfant, Nicola Spirig espère entrer dans le top 10.
Elle ne sera pas championne du monde, mais cela ne l'empêchera pas de dormir. A 37 ans, et quatre mois et demi après la naissance de son troisième enfant, Nicola Spirig l'avoue sans détour: «C'est impossible d'être dans une forme optimale.» La Zurichoise, sextuple championne d'Europe, évite de se mettre trop de pression pour cette épreuve à domicile: «Le podium sera extrêmement difficile à atteindre. Franchement, un top 10 serait déjà super.»
Qualifiée pour les Jeux de Tokyo, la championne olympique de Londres en 2012 n'a nullement besoin d'aller chercher des points. Elle avoue se sentir bien à St-Moritz avec le groupe d'entraînement de son coach Brett Sutton.
«C'est sur le vélo que je serai la meilleure à Lausanne, prédit-elle. Je vois 6 ou 7 filles qui seront devant et que j'aurai de la peine à rattraper, mais j'ai beaucoup travaillé le cyclisme. En ce qui concerne la course à pied et la natation, je dois dire que j'ai eu moins de temps et que ce n'était pas conseillé de reprendre aussi tôt après avoir accouché. Dans l'eau je pense que mon niveau est stable.»
Une passion intacte
Pour le directeur sportif de l'événement et ancien «collègue» de Nicola Spirig sur le circuit, Mike Aigroz, la Zurichoise pourrait bien réserver une surprise: «Je connais bien Nicola et elle n'aime pas trop annoncer de grands objectifs. Elle préfère la prudence, mais je pense que l'on pourra compter sur elle devant lors de la course de samedi.»
A la question de savoir pourquoi elle continue encore à 37 ans, la Zurichoise invoque une passion intacte: «C'est un privilège de pouvoir faire ce sport et la perspective de disputer mes cinquièmes Jeux me motive. Et puis il y a aussi ce défi personnel après cette troisième grossesse. J'ai envie de voir si c'est possible.»
Pour le titre de championne du monde, il sera très difficile de contrecarrer les plans de l'Américaine Katie Zaferes, gagnante de quatre des cinq premières étapes. Elle compte plus de 750 points d'avance sur sa dauphine britannique Jessica Learmonth.
Une lutte acharnée chez les hommes
Chez les hommes, Mario Mola se lancera à la poursuite du Français Vincent Luis qui possède 397 points de bonus. Si l'Espagnol parvenait à décrocher le titre mondial, il s'agirait de sa quatrième couronne consécutive. Dans le camp suisse, on ne s'attend pas à des étincelles des trois ou quatre représentants, mais le fait de jouer à domicile pourrait donner des ailes à certains.
Le budget de cette manifestation s'élève à 2,5 millions de francs. Entre les populaires, les athlètes handicapés, les juniors et les pros, 5000 à 5500 participants sont attendus à Ouchy pour le 26e triathlon disputé dans la capitale olympique. Le vendredi sera consacré aux courses juniors et M23, le samedi à l'élite mondiale et le dimanche au grand public le matin, au paratriathlon et enfin aux relais élite.