Daniel Gisiger
Daniel Gisiger: "On peut être favoris pour les JO 2024 de Paris"

ATS

24.2.2020

A Berlin, Daniel Gisiger dirigera pour l'avant-dernière fois l'équipe suisse de la piste. Le Biennois de 65 ans prendra sa retraite à la fin de l'année après un ultime grand rendez-vous à Tokyo lors des Jeux olympiques, si les Suisses se qualifient.

Daniel Gisiger, entraîneur de l'équipe suisse de la piste, prendra sa retraite à la fin de l'année.
Daniel Gisiger, entraîneur de l'équipe suisse de la piste, prendra sa retraite à la fin de l'année.
Keystone

Pistard et routier, Gisiger a toujours apprécié le côté technique et émotionnel de la piste. «Franchement, une Coupe du monde ou des Championnats du monde, c'est une des plus belles choses qui me soit donnée de voir. Bien sûr se trouver au sommet du Tourmalet au Tour de France, c'est beau mais une fois que les coureurs sont passés, vous vous précipitez dans votre camping-car pour voir la TV. Sur la piste, on peut tout suivre de A à Z.» Depuis la réunification entre professionnels et amateurs (1996), il estime qu'il n'y a plus de collusions douteuses et que tout se fait à la pédale.

Ancien membre du «quatre» par équipes, qui avait enlevé la première médaille pour la Suisse aux Championnats du monde en 1977 à San Cristobal au Venezuela, Gisiger rêve de pouvoir fêter une nouvelle place sur le podium par procuration. «Auparavant, je pouvais dire que nos ambitions étaient de terminer entre les 6e et 10e rangs. Aujourd'hui, notre place est entre 3e et 6e. Tout est tellement proche. C'est vraiment une question de détails.»

Avec Robert Dill-Bundi, Hans Kaenel et Walter Baumgartner, Gisiger a formé un «quatre» médaillé de bronze. Il espère pouvoir revivre ça à l'occasion des Championnats du monde de Berlin, qui débutent ce mercredi ou si tout va bien aux JO de Tokyo. Pour forcer la décision, l'entraîneur national des pistards a même essayé de convaincre Stefan Küng de poursuivre l'aventure et de venir à Berlin.

"Ce fut comme un cadeau de Noël"

«Bien sûr, il n'était pas question que Stefan débarque au dernier moment pour prendre la place de quelqu'un. Il aurait dû s'imposer une ou deux périodes de préparation. Mais nous nous sommes heurtés à un obstacle réglementaire. S'il voulait participer aux Mondiaux, il aurait dû marquer dix points dans une épreuve de la Coupe du monde et malheureusement, il n'a pas pris part à aucune course», précise le responsable helvétique de la piste. «Mais si on remet Stefan Küng sur la piste avec un Stefan Bissegger et un coureur comme Robin Froidevaux pour le premier relais, on peut être favoris pour les JO 2024 de Paris.»

Employé par Swiss-Cycling depuis fin 2007, Daniel Gisiger a vu passer plusieurs générations de dirigeants. Celle en place est convaincue qu'il faut poursuivre le développement de la piste en Suisse. D'autant qu'avec les installations de Granges, le cyclisme helvétique dispose depuis 2014 d'un outil de travail remarquable. «Ce fut comme un cadeau de Noël», s'exclame Daniel Gisiger à l'évocation de l'anneau soleurois, porté à bout de bras par le regretté Andy Rihs. Même les meilleurs pistards étrangers viennent s'entraîner sur les installations de Granges comme les sprinters néerlandais ou des athlètes de Honk Kong.

A Granges, Gisiger peut également accomplir un grand travail de détection. Quand les jeunes passent sur route en juniors 1re année, ils sont obligés de venir en stage sur la piste. L'oeil aguerri, Daniel Gisiger tente de dénicher les potentiels grands pistards suisses de demain parmi un groupe de 25 jeunes pousses.

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