Champion d'Europe en titre du 200 m 4 nages, Jérémy Desplanches aborde les Mondiaux de Gwangju dans la peau d'un outsider, les JO 2020 toujours dans le viseur. »
J'ai de la peine à me focaliser sur ces Mondiaux», confie-t-il dans une interview accordée à Keystone-ATS. «Mais ce serait génial de conquérir une médaille».
- Comment vous sentez-vous, mentalement et physiquement?
«Je me sens vraiment bien, honnêtement. Je suis impatient d'en découdre. Mais mes attentes se portent avant tout sur les JO 2020. J'ai d'ailleurs de la peine à me focaliser sur ces Mondiaux. Même si ça ira sûrement mieux une fois sur place.»
- Vous êtes le 5e meilleur performeur mondial de l'année sur 200 m 4 nages, en 1'56''89. Quel est votre objectif à Gwangju?
«C'est cool d'être le 5e nageur le plus rapide de l'année, tout en étant à quelques centièmes (réd: 3) de mon meilleur chrono. Ca me met clairement en confiance. Mais mon objectif n'est pour l'instant pas de ramener une médaille. La différence de niveau est énorme entre des Européens et des Mondiaux (réd: le meilleur temps de l'année est détenu par l'Australien Mitchell Larkin, en 1'55''72). Cela n'a rien à voir. Les gens doivent s'en rendre compte, il faut distinguer clairement les deux choses. Faire un top 5 dans ces Mondiaux constitue un objectif aussi élevé que de viser un podium aux Européens. C'est peut-être même plus exigeant encore. Mais ce serait génial de conquérir une médaille.»
- Faudra-t-il battre votre record de Suisse pour décrocher une médaille?
«Evidemment. Il faudra même l'éclater pour espérer monter sur le podium. C'est ce que je pense en tout cas. C'est pour ça que le podium n'est pas mon objectif principal cette année. L'objectif, c'est de faire un bon temps, d'emmagasiner de l'énergie et de la confiance pour la saison prochaine, qui sera longue et très importante pour moi.»
- Comment s'est déroulée votre préparation depuis votre victoire aux Champions Swim Series le 11 mai à Budapest, où vous aviez nagé en 1'57''01?
«Tout s'est très bien passé. J'ai fait de gros entraînements. J'en suis content, et même un peu fier car j'ai terminé des séries que je ne m'imaginais pas capable de réaliser à l'entraînement.»
- Sur quoi mettez-vous l'accent à l'entraînement actuellement?
«Sur la résistance. On fait essentiellement des séries dans lesquelles on doit faire des sprints. Il faut tenir le choc physiquement et nerveusement sur toute la durée d'un entraînement. J'ai fait de belles séances, avec de bons chronos.»
- Vous êtes en camp d'entraînement au Japon avec l'équipe de Suisse depuis le 8 juillet. C'est dur d'être éloigné de vos camarades d'entraînement de Nice?
«C'est dur, car je n'ai pas de sparring partner. Là, je suis seul sur le 4 nages. Fabrice (réd: Pellerin, son coach à Nice) m'envoie le programme précis de toutes mes séances d'entraînement, en temps et en heure. J'exécute ce programme tout seul.»
- Quel sera votre programme de courses à Gwangju?
«Je serai en lice le 24 (réd: séries et demi-finales) et le 25 (réd: jour de la finale) juillet j'espère sur 200 m 4 nages. Et je disputerai le 4x200 m libre (réd: le 26), avec l'objectif de nous hisser dans le top 12 pour nous qualifier pour les JO. J'ai le moins bon chrono parmi les relayeurs, mais je vais tout faire pour les aider au mieux.»