Noè Ponti a encore étoffé son palmarès cet hiver en décrochant deux médailles lors des Mondiaux en petit bassin. «C'est encourageant de m'être montré performant aussi tôt dans la saison», glisse-t-il.
A même pas 22 ans – il les fêtera le 1er juin prochain –, Noè Ponti a déjà connu le bonheur quasi ultime dont rêve tout sportif d'élite : une médaille olympique. Il l'avait conquise à Tokyo durant l'été 2021, se parant de bronze sur 100 m papillon.
S'il affiche depuis plusieurs années ses ambitions, le Tessinois n'était pas «programmé» pour s'illustrer dès ses premiers Jeux, visant au départ plutôt ceux de Paris en 2024. Mais il a parfaitement su digérer cet exploit inattendu, qui en attend forcément d'autres dans les années à venir.
Vice-champion du monde du 200 m papillon en petit bassin en décembre 2021, Noè Ponti a certes vécu une première désillusion l'été dernier lors des Mondiaux en grand bassin: brillant 4e sur 200 m papillon, il avait manqué d'énergie pour sa discipline fétiche, le 100 m papillon, terminant 8e de la finale au terme d'une semaine chargée.
Mais sa réaction fut immédiate: six semaines plus tard, le Tessinois cueillait sa deuxième médaille internationale en grand bassin en devenant vice-champion d'Europe du 100 pap'. Il enchaînait en décembre à Melbourne en se parant d'argent (50 m papillon) et de bronze (200 m papillon) lors des Mondiaux en petit bassin.
Des chronos prometteurs
«J'étais super heureux. Je savais que je pouvais nager vite. Mais le temps réussi sur 50 m, une distance où tout peut se produire, était incroyable», se félicite Noè Ponti, qui est devenu le sixième performeur de l'histoire grâce aux 21''96 réalisés en finale.
Le Tessinois s'est offert un nouveau podium moins attendu sur 200 m à Melbourne, où il a toutefois encore manqué le coche sur sa discipline de prédilection en clôture des joutes. «Je manquais de benzine en finale» où il a pris la 4e place.
«C'était frustrant, car le chrono réussi en séries (réd: 48''81) m'a permis de devenir le sixième performeur de l'histoire», raconte-t-il. «Un tel chrono m'aurait suffi pour une médaille, probablement pour le titre. Mais ça arrive», souffle-t-il.
«C'est encourageant de m'être montré performant aussi tôt dans la saison», souligne-t-il toutefois. D'autant plus qu'il n'y a pas eu de préparation spécifique pour le petit bassin, à l'exception de deux séances hebdomadaires à Locarno dans un bassin de 25 mètres.
«Toute ma préparation est axée sur la compétition en bassin de 50 mètres», précise Noè Ponti, qui s'est accordé deux semaines de vacances en famille en Australie dans la foulée des Mondiaux en petit bassin. «C'était parfait pour récupérer», sourit-il.
Objectif Fukuoka
Depuis son retour, le Tessinois a repris sa routine à Tenero sous la férule de son coach principal Massimo Meloni, avec aussi un camp d'entraînement à St-Moritz. Les championnats de Suisse du week-end dernier, lors desquels il s'est confié à Keystone-ATS, constituaient une première étape sur la route menant à Fukuoka.
«On se concentre uniquement sur la préparation des Mondiaux» en grand bassin, prévus au Japon du 14 au 30 juillet. Des joutes qu'il abordera avec des ambitions élevées. «Je ne peux plus me cacher de toute manière. Je ne peux plus me contenter d'affirmer que je vise une place en finale», explique-t-il.
«Bien sûr, l'objectif premier est toujours de se hisser en finale. Ensuite, tout est possible», rappelle Noè Ponti, bien conscient que la forme du jour est décisive lorsque tout peut se jouer au centième près: «Une médaille est très difficile à conquérir aux Mondiaux» en grand bassin, comme il a pu le constater l'été dernier à Budapest.
«Je suis rapide»
Mais sa médaille olympique et ses chronos remarquables réussis depuis plus de deux ans font évidemment de lui l'un des principaux candidats aux médailles en papillon. «Je sais que je suis capable de me hisser sur le podium à Fukuoka si je m'entraîne parfaitement. Je sais que je suis rapide», lâche-t-il.
Au Japon, Noè Ponti compte s'aligner sur 50, 100 et 200 m papillon, le 100 pap' étant comme de coutume prévu en fin de programme aux Mondiaux. «Je veux aussi disputer le relais 4x200 m libre» au sein duquel il avait décroché une prometteuse 6e place lors des Jeux de Tokyo. En espérant cette fois-ci ne pas trop se disperser avant son grand rendez-vous, la finale du 100 m papillon le 29 juillet.