Hayley Wickenheiser, membre du CIO, a fustigé la position «insensible et irresponsable» de son instance. Elle qui refuse de reporter les JO de Tokyo programmés cet été malgré la pandémie de COVID-19.
«Voir le CIO insister avec une telle conviction sur le fait que les choses vont aller de l'avant est insensible et irresponsable étant donné l'état de l'humanité», a écrit sur Twitter Hayley Wickenheiser, qui a remporté avec l'équipe féminine du Canada quatre médailles d'or olympiques consécutives entre 2002 et 2016.
La membre de la commission des athlètes du CIO, âgée de 41 ans, a réagi après que le CIO a estimé mardi qu'il n'était «pas nécessaire de prendre de décisions radicales» à quatre mois des JO.
L'instance olympique et les autorités japonaises ont ainsi insisté sur le fait qu'ils travaillent toujours à organiser les Jeux olympiques (24 juillet-9 août) comme prévu malgré l'escalade de la pandémie de coronavirus.
Le CIO s'est en outre dit «confiant que les nombreuses mesures prises par les autorités dans le monde entier aideront à contenir la situation quant au COVID-19».
«Cette crise est plus grande que les Jeux olympiques», a insisté Hayley Wickenheiser. «Nous ne savons pas ce qui se passera dans les prochaines 24 heures, encore moins dans trois mois».
L'ancienne hockeyeuse a souligné les problèmes causés par la pandémie aux athlètes se préparant pour les Jeux, entre l'impossibilité d'accéder à leurs centres d'entraînement, en raison des confinements liés au virus, et les nombreuses compétitions annulées, dont certaines qualificatives pour l'épreuve.
«Les Jeux olympiques devraient-ils être annulés? Personne ne le sait à ce stade et c'est MON point de vue», a-t-elle écrit dans un autre tweet. «Dire avec certitude qu'ils iront de l'avant est une injustice pour les athlètes qui s'entraînent et la population mondiale en général», a-t-elle martelé. Avant elle, d'autres voix du sport se sont fait entendre en faveur d'un report, comme le recordman du monde du décathlon Kévin Mayer, qui peut prétendre à un titre olympique à Tokyo.
«Il n'y a pas de solution idéale dans cette situation», a estimé mercredi, pour sa part, le Comité international olympique (CIO). «C'est une situation exceptionnelle qui appelle des solutions exceptionnelles», a déclaré un porte-parole du CIO, alors que des réunions se poursuivent mercredi entre le président de l'instance, les comités nationaux olympiques et des représentants des sportifs.