Lea Sprunger disputera jeudi son dernier Athletissima à Lausanne. Avant de chercher un résultat probant, la Vaudoise voudra surtout «profiter de chaque moment» qui lui sera offert.
L’émotion sera au rendez-vous jeudi soir au stade de la Pontaise. Lea Sprunger foulera pour la dernière fois de sa carrière professionnelle le tartan lausannois lors du 4x100 m féminin. A cette occasion, la Nyonnaise retrouvera ses premiers amours en relais - qu’elle a quittés en 2015 - avec une équipe qu’elle aura elle-même composée.
«Le relais du 4x100 m est l’un de mes deux souvenir principal à Athletissima avec ma deuxième place sur 400 m haies en 2017, puisque c’est là que tout a commencé. Particulièrement en 2011, lorsque nous avions battu le record de Suisse (en 43''90 à l'époque) pour la première fois. Le relais a toujours été un grand moment à Lausanne, mais celui de cette année-là était vraiment spécial et, pour moi, c’était le début de cette grande histoire», a-t-elle confié mercredi en conférence de presse.
Si elle a vécu de beaux moments sur la piste vaudoise en tant qu’athlète, la Suissesse de 31 ans avait connu ses premières émotions dans les tribunes. «Quand j’étais petite, je venais souvent avec ma famille. J’étais notamment une grande fan de Maurice Greene (sprinteur américain dans les années 90 et début 2000) et je me rappelle de ses courses à Lausanne.»
Jeudi soir, elle ne cherchera pas forcément un nouveau record de Suisse sur 400 m haies. Elle voudra avant tout profiter de l’instant, mais tient à conclure en beauté sur sa discipline de prédilection. «C’est vrai que tout est 'pour la dernière fois' ici à Lausanne. Il y a cette inconnue de savoir comment je vais réagir émotionnellement car je ne sais pas à quoi m’attendre. Mais j’ai quand même envie de bien faire demain et de courir vite, même si je ne me suis pas fixée un objectif pour le chrono. Juste être parmi les meilleures coureuses du monde.»
Lea Sprunger dans l'organisation d'Athletissima
Lea Sprunger ne fera toutefois pas sa dernière apparition à la Pontaise. En effet, l’emblématique patron d’Athletissima Jacky Delapierre vit son avant-dernière édition et passera le flambeau en 2022 à son fils Olivier, ainsi qu’à Lea Sprunger et à l’entraîneur de cette dernière Laurent Meuwly pour le côté sportif. «Ce choix s’est fait assez naturellement», déclarait Delapierre dimanche passé à nos confrères de la RTS. «Lea arrête sa carrière et Laurent avait envie de travailler avec nous.»
C’est justement Meuwly qui avait permis à la championne d’Europe du 400 m haies 2018 de franchir un palier dans sa carrière. Devant la presse, elle a tenu à rendre hommage à son coach. «Laurent a réussi à mettre en place une structure très professionnelle aux Pays-Bas et les résultats ont immédiatement suivi. On a qu’à voir ce qu’il a réussi avec ses athlètes aux Jeux olympiques de Tokyo.»
Une de ces athlètes n’est autre que Femke Bol, médaillée de bronze sur 400 m haies aux Jeux olympiques de Tokyo. Présente aux côtés de Lea Sprunger mercredi, la Néerlandaise de 21 ans a progressé avec les conseils de sa «maman» helvétique.
«J’ai beaucoup appris grâce à Lea, et ce malgré le fait que nous soyons concurrentes. Lea m’apporte énormément, me parle et m’aide beaucoup et prend souvent de mes nouvelles. J’apprécie énormément son soutien», s’est souvenue Bol en regardant celle qui est devenue son amie et qu’elle affrontera à la Pontaise jeudi sur le coup de 21h18.