Remund "Notre aide se tournera vers des clubs devenus insolvables"

ATS

1.4.2020

Le sport professionnel vit des heures sombres en Suisse. La pandémie du coronavirus remet en question la survie des clubs et des manifestations. Directeur de l'Office Fédéral du Sport (OFSPO), Matthias Remund réaffirme dans une interview accordée à Keystone-ATS la volonté de la Confédération de se saisir du problème.

Matthias Remund a réaffirmé la volonté de la Confédération de se saisir du problème.
Matthias Remund a réaffirmé la volonté de la Confédération de se saisir du problème.
Keystone

La Confédération a, dans un premier temps, dégagé une enveloppe de 100 millions de francs pour le sport suisse. 50 millions le seront à fonds perdu pour le sport amateur et le sport de masse. Les autres 50 millions le seront pour le sport professionnel. L'aide confédérale sera, précise Matthias Remund, effective à la seule condition que les clubs fassent la preuve de leur insolvabilité.

Matthias Remund, l'aide la Confédération peut-elle se porter sur des clubs comme les Young Boys et le FC Bâle qui vont perdre des millions en raison de cette pandémie ?

«Non en aucun cas. Notre aide se tournera vers des clubs qui sont devenus insolvables en raison de la pandémie. Nous sommes prêts à accorder des prêts sans intérêt ou à taux préférentiels à ces clubs à la seule condition d’avoir pris, avant de nous solliciter, les mesures nécessaires.»

Qu'entendez-vous par «mesures nécessaires» ?

«Le recours au chômage partiel par exemple. Avoir obtenu divers cautionnements s'ils existent. Il se peut aussi que des clubs soient confrontés au refus de leurs joueurs d'accepter une baisse de salaire qui leur a été proposée. Ces clubs doivent également apporter la preuve que leurs sponsors les ont lâchés durant cette pandémie. Si tel est le cas, nous entrons en matière.»

Il y a des clubs qui étaient déjà confrontés à certaines difficultés avant la pandémie. Le risque de les voir saisir la perche que vous leur tendez existe-t-il ?

«Ils doivent prouver que leur insolvabilité soit effectivement liée à la pandémie. Je n'oublie pas qu'une licence leur a été délivrée pour disputer leur championnat. Ils ont donc souscrit aux contraintes financières imposées par la Ligue. Je ne pense pas qu'il y avait énormément de clubs au bord de l'insolvabilité avant la pandémie.»

Des tournois comme le Geneva Open en tennis, le beachvolley à Gstaad et le golf à Crans-Montana sont ou seront également affectés par la pandémie. Pouvez-vous également les aider ?

«Oui. Les organisateurs de telles manifestations peuvent nous solliciter.»

Avez-vous une idée du nombre de requêtes à laquelle vous devrez répondre ?

«Tout dépend de la durée du confinement imposé par le Conseil Fédéral. Qui peut affirmer aujourd'hui avec certitude quand la Super League reprendra ses droits ? Je suis conscient que les clubs n'encaisseront aucune recette durant le confinement. S'il dure encore plusieurs semaines, la question de savoir si cette manne de 50 millions de francs suffira risque de se poser très vite.»

Cette situation unique exige de votre part une très grande réactivité. En êtes-vous capable ?

«Nous avons défini une marche à suivre avec les Ligues et Swiss Olympic. Les organisateurs des tournois peuvent ainsi s'annoncer auprès de Swiss Olympic ou de leur fédération. Nous avons sur notre homepage (nrlr: www.ofspo.ch) un lien qui précise toutes les formalités à remplir. Nous avons établi par ailleurs une hotline. Je veux croire que nous avons faire preuve de réactivité.»

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