La 73e édition du Tour de Romandie a officiellement été lancée ce mardi à Neuchâtel par Mathias Flueckiger. En marge de ce prologue, Bluewin.ch a rencontré le Directeur sportif d'AG2R La Mondiale, Stéphane Goubert. Ce dernier a dévoilé les ambitions de sa formation et de ses deux Suisses, Mathias Frank et Silvan Dillier. Interview.
Stéphane Goubert, quelles sont les ambitions d’AG2R sur ce Tour de Romandie?
"Nous avons comme objectif de viser les étapes en comptant sur tous les coureurs. Le collectif présent ici est bon. Alexis Gougeard a déjà gagné deux courses en ce début de saison (ndlr: une étape et le classement général sur le Circuit Cycliste Sarthe - Pays de la Loire). De son côté, Nans Peters revient d'un stage de préparation en vue du Giro et est donc en très bonne condition. Nico Denz retrouve, lui, ses sensations du Tour d'Italie de l'année dernière et semble affuté. Nous avons encore Clément Chevrier qui arrive de Liège-Bastogne-Liège. Les premiers jours devraient donc être un peu compliqués pour lui, mais il devrait retrouver toute sa plénitude samedi lorsque la route va s'élever."
Quels rôles peuvent jouer vos deux Suisses, Mathias Frank et Silvan Dillier?
"Mathias part avec une idée de réaliser un Top 10 même si, comme depuis le début de la saison sur le World Tour, il y a un fort plateau. Il peut donc viser la meilleure place possible au général en se montrant ambitieux et agressif. Il doit cependant se montrer réaliste et reconnaître qu'il possède des équipiers plus favoris que lui. De son côté, Silvan va plutôt chasser les étapes. Il marche très bien actuellement et sort d'une campagne de classiques où il était en forme, même s'il n'a pas eu les mêmes résultats que la saison dernière. Silvan a donc à coeur de prouver que sa condition physique actuelle peut lui offrir un gros résultat. Avec son talent et ses qualités, nous savons qu'il peut aller chercher la gagne."
Le général semble donc être secondaire pour AG2R, est-ce correct?
"Oui oui, bien sûr. Nous ne sommes pas là pour la victoire au général. Le parcours est difficile. Les trois premières étapes seront exigeantes... et je ne parle même pas de la quatrième, celle de montagne. C'est pourquoi certaines formations peuvent se montrer plus ambitieuses. A nous de bien cibler les adversaires et les endroits qui peuvent s'avérer stratégiques."
Avez-vous déjà coché certaines étapes qui pourraient vous convenir?
"Oui, les trois premières étapes. La quatrième devrait davantage être une explication au sommet entre les favoris du général. Je ne pense pas que des différences seront faites à la pédale avant cette étape de montagne. C'est pourquoi les hommes forts voudront faire des écarts avant le chrono du dimanche. Nous allons toutefois essayer de placer un de nos hommes à l'avant sur cette étape-là aussi."
A deux mois du départ du Tour de France, ressentez-vous déjà une certaine pression?
"Nous ne pouvons pas nier que ça se rapproche, mais la pression ne monte pas encore. Certains coureurs, qui seront présents sur la Grande Boucle, vont entrer dans une préparation plus poussée avec un stage à la Sierra Nevada. Mais tout le monde n'a pas la même préparation cette année. Il y a plusieurs moyens d'arriver en forme. Nous sommes persuadés que l'alchimie va rapidement prendre autour de Romain Bardet."
Finalement, êtes-vous satisfait du début de saison de votre équipe jusqu'à maintenant?
"Il y a des satisfactions avec les victoires d'Oliver Naesen, même si elles ne sont pas autant nombreuses que nous l'aurions souhaité. C'est pourquoi nous sommes ambitieux ici. Malgré sa chute sur le Tour de Catalogne, Romain Bardet s'est également montré performant sur les ardennaises. Plus globalement, l'entier du groupe des classiques s'est montré performant. Mais nous nous devons de scorer plus souvent, sans pour autant se mettre une pression supplémentaire."