Aucun suspense à prévoir: seul candidat à sa succession, le Britannique Sebastian Coe sera reconduit à la tête de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), lors du Congrès prévu à Doha.
Il entend poursuivre quatre ans de plus le travail de redressement d'une instance toujours secouée par des scandales de dopage.
A deux jours des Mondiaux dans le petit émirat gazier du Golfe Persique (27 septembre – 6 octobre), les 214 pays membres de l'IAAF vont renouveler leur confiance à l'ex-roi du demi-fond (champion olympique du 1500 m en 1980 et 1984), arrivé aux commandes en 2015 d'un sport en plein marasme, gangréné par le supposé pacte de corruption qui liait la Russie et le clan Diack, l'ex-président Lamine (1999-2015) et son fils Papa Massata.
Alors que le Sénégalais a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour «corruption active et passive», «abus de confiance» et «blanchiment en bande organisée» pour avoir obtenu des fonds russes en échange de l'indulgence des services antidopage de l'IAAF, Coe (62 ans) peut s'enorgueillir d'avoir relevé le défi de la normalisation de l'institution en se lançant dans une série de réformes.
Création en 2017 de l'AIU, l'Unité d'intégrité de l'athlétisme, structure indépendante chargée de juger les questions d'éthique et de dopage, tentative de refonte du calendrier, remodelage de la Ligue de diamant, suspension de la Russie après la découverte d'un vaste scandale de dopage institutionnel: les chantiers n'ont pas manqué pour le Britannique, élu en 2015 face à l'ex-perchiste Sergeï Bubka, qui a également dû gérer le vide sportif et médiatique laissé par la retraite de la légende du sprint Usain Bolt en 2017.
Miné par le dopage
Le patron du premier sport olympique a d'ailleurs fait de la conquête du grand public l'une des priorités de son second mandat à l'heure où l'athlétisme a bien du mal à voir émerger de nouvelles têtes d'affiche.
«Les quatre prochaines années, j'espère, seront clairement axées sur ce qui aidera notre sport à grandir encore plus, a-t-il déclaré à l'AFP. Nous ne pouvions pas faire cela tant que nous n'avions pas vraiment sécurisé la maison alors que celle-ci s'effondrait avec les scandales de dopage et de corruption. On doit encore faire mieux pour pouvoir raconter une histoire à nos fans à travers la modification du calendrier et des innovations à mettre en place autour des meetings d'un jour.»
Malgré cette volonté réformatrice, l'environnement est toutefois loin d'être assaini et l'athlétisme reste miné par les affaires de dopage. Le contentieux avec la Russie, dont la suspension a été maintenue lundi par le Conseil de l'IAAF, n'a toujours pas été résolu et d'autres scandales sont venus ternir l'image de la discipline juste avant l'ouverture des Mondiaux (trois contrôles antidopage manqués par le sprinteur Christian Coleman, blanchi par l'Agence antidopage américaine et présent à Doha, soupçons contre des athlètes kényans révélés dimanche par la chaîne allemande ZDF). De quoi parasiter la tenue de l'évènement.