La pandémie de coronavirus n'y a rien changé. Bien au contraire. «J'ai gardé le même enthousiasme, et j'éprouve peut-être même plus de plaisir», lâche Simon Ammann, qui a reporté sa retraite de deux ans et entamera cet automne sa 24e saison en Coupe du monde.
A bientôt 39 ans – il les fêtera le 25 juin, le sauteur du Toggenburg a retrouvé il y a deux semaines le tremplin d'Einsiedeln, où il a répondu aux sollicitations de Keystone-ATS. Les restrictions n'ont guère perturbé sa préparation, même si quelques tests de matériel prévus en fin de saison dernière ont dû être annulés.
«Nous nous en sommes bien tirés en Suisse», dit ce père de deux enfants. «Nous n'avions pas de couvre-feu, et avons toujours pu faire quelque chose à l'extérieur», rappelle Simon Ammann, qui a de toute manière pris l'habitude de faire beaucoup de «télétravail» au printemps: «Je suis ravi de ne pas devoir courir à droite à gauche».
Dans l'ensemble, les sauteurs suisses sont dans les temps. Et les mesures de protection sont aisées à respecter pour eux et leurs entraîneurs. «Nous aimerions juste pouvoir rejouer des matches avant l'entraînement, ce serait bon pour l'esprit d'équipe», regrette simplement le St-Gallois.
Des conditions idéales
Le quadruple champion olympique et ses partenaires d'entraînement, parmi lesquels le Vaudois Killian Peier, ont il est vrai de la chance. Outre le Centre national d'entraînement d'Einsiedeln, ils peuvent aussi profiter des nouvelles installations de Kandersteg.
«C'est réjouissant de pouvoir bénéficier de telles structures, surtout en cette période. Notre environnement est excellent», lâche Simon Ammann, qui semble d'ailleurs particulièrement pressé de reprendre le télésiège pour retrouver le sommet du tremplin.
Le St-Gallois est particulièrement motivé, et ça l'étonne! «J'ai gardé le même enthousiasme, et j'éprouve peut-être même plus de plaisir. Parce que maintenant, je sais que je ne vais plus continuer à faire cela pendant si longtemps», lâche-t-il.
«Je suis même étonné de voir que j'aime toujours faire ça», poursuit-il, hilare, ajoutant qu'il est persuadé qu'il fera mieux que lors de l'hiver 2019/2020, au cours duquel une 16e place obtenue à Oberstdorf constitue son meilleur résultat.
Il s'agit notamment de trouver le «juste milieu» pour atteindre physiquement un niveau élevé. «A mon âge, cela ne va pas de soi, et moins est parfois plus», souligne-t-il, après avoir constaté qu'il était parfois «très fatigué» lors des dernières saisons.
Deux grands objectifs
Beaucoup plus avancé en termes de matériel qu'il ne l'était douze mois plus tôt, Simon Ammann est également optimiste concernant le bon déroulement de l'exercice 2020/2021. L'annulation du GP d'été ne le gêne pas le moins du monde. Il préfère se réjouir du fait que la situation s'améliore, notamment en Slovénie.
«Cela nous donne un peu plus de temps et de calme. Il n'y a pas d'avantage sans inconvénient, et vice-versa», lâche-t-il. «Cela m'offre l'opportunité de me concentrer finalement sur un objectif que je n'aurais pas été suffisamment en forme pour atteindre» en mars dernier.
Le St-Gallois fait allusion au report de mars à décembre 2020 des championnats du monde de vol à skis de Planica. Le rendez-vous slovène constituera le premier temps fort d'un hiver 2020/2021 qui sera également marqué par des Mondiaux de ski nordique en février à Oberstdorf.