Genève
Giulia Steingruber l'a fait! Opérée du pied droit en janvier, la St-Galloise a décroché à 23 ans sa première médaille dans des championnats du monde samedi à Montréal. Elle s'est parée de bronze en saut.
"Cette médaille signifie tant pour moi. C'est un rêve qui se réalise", a lâché Giulia Steingruber, qui s'est dite fière d'être revenue de la sorte au premier plan alors qu'elle n'a pas encore retrouvé son meilleur niveau. "C'est une récompense extraordinaire", a-t-elle poursuivi.
"Elle est une grande athlète, une grande sportive", s'est pour sa part exclamé Felix Stingelin, chef du sport d'élite à la Fédération suisse. "Elle a une nouvelle fois montré toute sa force de caractère dans un moment décisif", a-t-il souligné.
"Une horreur"
Première concurrente à s'élancer dans cette finale, Giulia Steingruber s'est pourtant montrée moins convaincante que lors des qualifications. Elle a ainsi écopé d'un dixième de point de pénalité pour un léger écart à la réception de son Chusovitina (14,633 points), et a ensuite obtenu 14,300 pour un Yurchenko avec deux vrilles proprement exécuté.
Avec ses 14,466 points de moyenne (14,750 en qualifications), Giulia Steingruber a rapidement cédé la tête du classement provisoire à la future championne du monde, la favorite et tenante du titre russe Maria Paseka (14,850). Mais l'Américaine Jade Carey (14,766) fut la seule autre finaliste à faire mieux que la St-Galloise, qui pouvait laisser éclater sa joie après la chute de la dernière concurrente Sae Miyakawa sur son deuxième saut.
"Cette longue attente, c'était une horreur", a glissé Giulia Steingruber. Je savais que je devrais patienter jusqu'à la fin de cette finale, car la Japonaise présentait les mêmes sauts que moi. J'ai juste dit à mon entraîneur: +pourvu que je ne finisse pas quatrième+", a-t-elle poursuivi.
Huit ans après Kaeslin
La quête de cette médaille de bronze, qui survient un an après l'obtention du même métal aux JO de Rio, constitue un superbe exploit. Giulia Steingruber n'est en effet revenue à la compétition qu'au début du mois de septembre à l'occasion des championnats de Suisse à Morges, après treize mois passés loin des praticables en raison d'une blessure au pied droit qui avait finalement nécessité une opération. Malgré son manque de compétition, elle a retrouvé tout son mordant à Montréal où elle a également décroché un superbe 7e rang dans le concours général.
Successivement 5e, 4e, 5e et 7e en finale du saut lors de ses quatre précédentes participations aux championnats du monde, Giulia Steingruber ajoute ainsi enfin une nouvelle ligne à un palmarès déjà bien fourni qui comprenait neuf médailles européennes (cinq en or dont trois en saut) en plus du bronze des JO 2016. Elle offre à la gymnastique féminine suisse sa deuxième médaille dans des championnats du monde, huit ans après celle d'argent conquise par Ariella Kaeslin, en saut également. Une médaille inespérée étant donné les circonstances, mais pas inattendue vu le talent de la St-Galloise.
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