C'est un chef de mission forcément heureux qui a dressé le bilan de ces JO de Pékin. Avec 14 médailles dont 7 en or, la Suisse termine au 8e rang des nations.
Ralph Stöckli avait le sourire au moment de se présenter devant la presse pour évoquer les deux semaines de compétition chinoise. Car avec sept titres olympiques, l'ancien curleur sait qu'il peut rentrer au pays sereinement. L'objectif avancé était de faire aussi bien qu'à Pyeongchang et ses 15 médailles, il en aura finalement manqué une.
«Pour moi, on a fait aussi bien en comptant le bronze enlevé à Fanny Smith», a immédiatement relevé Ralph Stöckli. Le chef de mission a d'ailleurs expliqué que Swiss-Ski a déposé un recours contre la décision qui avait privé la Vaudoise du bronze lors de l'épreuve de skicross. En voulant éviter de retomber sur les skis de Marielle Thompson, Fanny Smith avait écarté son ski gauche, ce qui avait gêné l'Allemande Daniela Maier, finalement déclarée 3e après la disqualification de la Villardoue. La fédération attend toujours une réponse de la FIS concernant ce recours.
La réaction des skicrosseurs
Mais cette ombre au tableau ne saurait noircir un bilan assez fou grâce notamment au ski alpin et ses neuf médailles, dont cinq titres pour cinq athlètes différents. Ce record dans des Olympiades d'hiver fait bien entendu le bonheur du chef de mission. «Tout a commencé par le feu d'artifice lors de la descente messieurs avec le titre de Beat Feuz, s'est réjoui Stöckli. Le ski alpin est un sport de tradition et l'un des sports phares des JO. On se retrouve un peu dans la même situation qu'à Calgary où l'on avait ramené 15 médailles dont 11 grâce à l'alpin.»
Ralph Stöckli a également beaucoup apprécié la réaction des skicrosseurs masculins le lendemain de la désillusion de Fanny Smith. C'était la plus belle réponse à donner, a jugé le Saint-Gallois. C'est aussi pour cela que l'on voulait que Ryan Regez soit le porte-drapeau pour la cérémonie de clôture.»
A noter que les femmes ont comme à Tokyo emmené la délégation helvétique vers le haut avec Lara Gut-Behrami, Michelle Gisin, Wendy Holdener, Corinne Suter et Mathilde Gremaud. Un «girl power» qui fait plaisir à Stöckli mais dont il n'a pas d'explication plus spécifique quant à cette réussite actuelle.
Huit 4e places
Au chapitre des déceptions, l'ancien curleur a relevé le snowboard alpin, le slopestyle messieurs et les aerials avec deux 4e places. On peut ajouter la sortie de Marco Odermatt en Super-G, et l'absence de médaille en combiné messieurs à ces coches dans la catégorie «pas bien».
Pour aller avec ces 14 médailles, Swiss Olympic a compté huit 4e places. Sans parler d'une indigestion de chocolat, Ralph Stöckli a tout de même souligné que la compétition était rude. En tant qu'ancien spécialiste du curling, le Saint-Gallois a logiquement eu un pincement au coeur en voyant les Suissesses repartir bredouilles de Pékin après le match pour le bronze face aux Suédoises.
Et pour Swiss Olympic plus que pour le grand public, le nombre de diplômes compte énormément. C'est ce qui permet aux différentes fédérations d'obtenir des soutiens financiers et de voir où le pays se situe sur le plan international. Ce sont ainsi 34 diplômes qui ont été récoltés en Chine. Car certains sports comme le ski de fond avec Dario Cologna ou le saut avec Simon Ammann ont vu des athlètes d'exception disputer leurs derniers JO. Et Swiss Olympic doit penser à la relève. «C'est l'un des défis pour le futur, reconnaît le chef de mission. On perd de formidables ambassadeurs.»
Parmi les sports de tradition où la Suisse aimerait pouvoir revenir au premier plan, on retrouve par exemple le bob.
Désormais tourné vers Milan/Cortina 2026 et malgré de très bonnes conditions de travail en Chine, Swiss Olympic espère revivre des Jeux plus simples à l'occasion de l'édition italienne qui fera la part belle aux infrastructures existantes avec plusieurs sites utilisés durant la Coupe du monde de ski alpin, de biathlon ou de ski nordique.