Yvon Mvogo vit sa deuxième saison au FC Lorient. Mais le club breton traverse actuellement une phase délicate, ne pointant qu’au 17e et avant-dernier rang de la Ligue 1. Pour «blue Sport», le portier fribourgeois est revenu sur cette période et évoque également ses expériences à Leipzig et à Eindhoven où il a forgé son caractère. Entretien.
Arrivé en Ligue 1 à la pause estivale de 2022, Yvon Mvogo vit sa deuxième saison au FC Lorient. Riches d’un dernier exercice conclu à une honorable 10e place après avoir titillé le haut du classement pendant plusieurs semaines, les Merlus et leur portier fribourgeois affichaient légitimement des ambitions élevées cet été. Mais «malheureusement, ça ne s'est pas passé comme on l'aurait espéré», rappelle Mvogo dans un entretien accordé à «blue Sport».
Après 16 journées, le club du Morbihan pointe à l’avant-dernière place (17e), bien loin de ses attentes. «Désormais on doit se battre pour pouvoir rester dans ce championnat de Ligue 1. On joue contre de très bonnes équipes chaque week-end, il faut donc toujours se donner à 200 %. C'est vrai qu'on est dans une position qu'on n'aurait jamais imaginée en début de saison. On y est, mais c’est à nous de tout faire pour pouvoir grimper au niveau du classement», relève le gardien helvétique de 29 ans.
Avant de détailler : «Tous les matches qu'on a perdus, soit on prenait beaucoup trop de buts, soit ça se jouait vraiment sur des détails où on aurait pu gagner ou faire match nul. Pour une équipe comme la nôtre, deux victoires seulement en 16 journées, c'est très peu. Et malheureusement, on n'a pas su être là au moment opportun.»
«Je n'aime pas trop me lancer des fleurs»
En parlant de son début de saison
Malgré ce démarrage en dent de scie, Mvogo ne boude pas son «plaisir de pouvoir se retrouver chaque week-end dans les buts du FC Lorient et dans ce championnat de Ligue 1 très physique, très intense et technique». «A chaque fois que je suis sur terrain ou à l’entraînement, j'ai la banane. J'essaie toujours d'amener cette positivité. Je sais que plein de petits garçons rêveraient de faire le métier que je fais. J’essaie donc de profiter de ce métier chaque jour», souligne-t-il.
Ce dernier n’a d’ailleurs manqué aucune rencontre de son équipe depuis le début de la saison. Comment juge-t-il ses prestations jusqu’à présent ? «D’autres personnes seront plus en capacité de dire si je fais un bon début de saison ou non. Je n'aime pas trop me lancer des fleurs. Je donne toujours le maximum pour aider mon équipe à remporter des points et je vais continuer à le faire», assure celui qui a fait ses classes juniors au FC Marly et au FC Fribourg.
Pour parvenir à aider son équipe à remonter la pente, Yvon Mvogo peut s’appuyer sur l’expérience acquise lors de ses passages au RB Leipzig (2017 à 2020) et au PSV Eindhoven (2020 à 2022), deux clubs où il a appris la résilience. Parti à l’été 2017 des Young Boys avec l’objectif de décrocher la place de titulaire dans la formation allemande, le natif de Yaoundé n’est jamais parvenu à s’imposer. «Des fois dans la vie, les plans ne se passent pas comme prévu», concède-t-il.
Malgré tout, il assure garder «une bonne expérience» et avoir «rencontré des gens fantastiques» durant ses trois années passées dans la Saxe. «Quand j'étais dans cette situation où je n’étais pas sous les projecteurs, ça m'a vraiment permis de voir que, dans la vie, il faut toujours aller chercher ce qu'on a envie, que rien n'est jamais donné comme ça.»
«La résilience a une grande importance dans mon caractère»
Bloqué à Leipzig, Mvogo est alors prêté deux ans au PSV Eindhoven en 2020. Mais là encore, tout ne se passe pas comme prévu. Après une première saison pleine, le Fribourgeois se retrouve, «du jour au lendemain» et sans explication, relégué sur le banc, disputant seulement 11 rencontres sur l’ensemble du second exercice. Il retrouve néanmoins les terrains en fin de saison et remporte notamment la Coupe des Pays-Bas.
Ces deux premières expériences à l’étranger l’ont ainsi forgé. «Ce mot, la résilience, il a vraiment une grande importance dans mon caractère. C'est vraiment quelque chose qui me caractérise. Ne jamais abandonner, toujours croire en soi et toujours aller de l'avant», explique le portier international helvétique.
Nouvelle preuve de sa force de caractère, Mvogo, qui rejoint ensuite Lorient en 2022, est retenu à la fin de cette même année par Murat Yakin pour disputer la Coupe du monde au Qatar. Malheureusement pour l’homme aux 6 sélections, une blessure à un genou le prive d’un second Mondial après 2018. «Celle-là m'a vraiment fait mal. J’avais eu un bon début de saison, que ce soit au niveau collectif ou personnel. Et participer à la Coupe du Monde, c'était un objectif dans ma tête», se rappelle-t-il.
Mais une fois de plus, Mvogo persévère. En 2023, il retrouve ainsi son meilleur niveau et l’équipe de Suisse, avec laquelle il joue deux rencontres dans le cadre des qualifications à l’Euro 2024, l’un de ses objectifs. «Encore une fois j'ai su prendre conscience de mes qualités, de mes forces et surtout avoir un gros mental», reconnaît-il. «Ici à Lorient, j’espère encore enchaîner les matches et les prestations de haute volée. Je vais continuer à m'y atteler et à donner le maximum pour que cette équipe puisse être là encore en Ligue 1 l'année prochaine.» C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter.