Vainqueur en 2012 et en 2018 sur le Lauberhorn, Beat Feuz est l'un des grands favoris de la descente de samedi. Et en cas de victoire, il rejoindrait Franz Klammer dans la légende.
Si Vincent Kriechmayr n'avait pas été quatorze centièmes plus rapide l'an dernier, Beat Feuz pourrait se présenter au départ avec comme objectif d'être le seul quadruple gagnant de l'épreuve. Mais l'Autrichien avait douché les espoirs du Bernois en 2019 et Feuz doit aller chercher un troisième trophée avant de penser à une éventuelle quatrième couronne.
Ce qui est certain, c'est que «Kugelblitz» évolue dans son jardin face à l'Eiger, au Mönch et à la Jungfrau. Lui et son ski si léché, si précis, se régalent sur cette descente d'un autre temps où les organismes sont maltraités pendant 2'30 d'efforts. Le voir effacer Hundschopf les genoux collés à la poitrine reste l'une des images marquantes du ski alpin de ces dix dernières années. Monstre de technique, Feuz se rit de la Minschkante et du Kernen-S tout en étant terriblement efficace dans le Haneggschuss et dans le Carrousel final.
Ceux qui peuvent contrecarrer les plans du skieur de Schangnau sont les suspects habituels dans une discipline où l'expérience joue un immense rôle. Vainqueur en 2019, Vincent Kriechmayr se montre plus à l'aise en Super-G qu'en descente cet hiver, mais l'air de Wengen ne va pas lui faire de mal. Troisième l'année dernière, deux fois quatrième à Bormio, Alexander Aamodt Kilde impressionne par sa régularité.
On ne sait en revanche pas trop quoi penser de Dominik Paris. Très fort à Kitzbühel, le Transalpin ne joue pas à domicile sur le Lauberhorn. Mais dans le camp suisse, on se réjouit de voir Mauro Caviezel et surtout Carlo Janka, toujours à l'heure sur une piste qu'il affectionne. Vainqueur en 2010, deux fois 3e (2011 et 2015), le Grison compte aussi cinq podiums en combiné, dont deux succès (2009 et 2015).
Daniel Yule en chef de meute
En plus de la descente, les épreuves du Lauberhorn verront un combiné vendredi et le slalom dimanche. Sur une descente raccourcie, les slalomeurs ont une vraie chance de faire la différence. L'an dernier, l'Autrichien Marco Schwarz l'avait emporté devant Victor Muffat Jeandet et Alexis Pinturault. Gageons que ces hommes feront partie des favoris. Surtout Pinturault qui a fait sien le combiné de Bormio devant Alexander Aamodt Kilde et Loïc Meillard.
Attention tout de même au Norvégien qui pourrait creuser des écarts en vitesse. Quant aux Suisses, outre Loïc Meillard qui découvrira le Lauberhorn, il faudra garder un oeil sur Mauro Caviezel, 4e la saison passée.
Mais les Suisses se savent aussi très attendus dimanche à l'occasion du slalom. Victorieux à Madonna et à Adelboden, Daniel Yule va chercher la passe de trois. Cinquième en 2019, le Valaisan retrouvera sur sa route le vainqueur de l'an dernier Clément Noël, Manuel Feller et bien sûr Henrik Kristoffersen, vainqueur à deux reprises dans l'Oberland (2016 et 2017).
Mais avec sa forme actuelle, Yule peut contrecarrer les plans de ses adversaires et faire office de guide pour ses coéquipiers. Quatrième en 2018 mais éliminé l'an passé, Ramon Zenhäusern veut surfer sur sa bonne 4e place d'Adelboden. Et les Romands Tanguy Nef, Loïc Meillard et Marc Rochat de confirmer leurs bonnes dispositions d'Adelboden. Mais on le voit cette saison, les slaloms se jouent sur des détails et la moindre erreur coûte extrêmement cher.