La première édition du parallèle aux Championnats du monde restera comme un échec retentissant. Après des qualifications matinales injustes, la phase finale disputée dans l'après-midi s'est révélée être encore moins fair-play. Explications et réactions.
Il était donc possible de faire encore pire ! Après avoir proposé des qualifications polémiques et inégales lors desquelles tous les meilleurs skieurs - à l'image de Justin Murisier - n'ont pas obtenu leur ticket pour la phase finale alors qu'ils l'avaient sportivement mérité sur la piste, la Fédération internationale de ski (FIS) a offert aux athlètes et aux suiveurs une course totalement déséquilibrée.
Les skieurs devant disputer un "run" sur chacun des deux parcours, et sachant qu'un athlète perdait en moyenne une seconde sur le tracé bleu, il était préférable de s'élancer en premier sur ce dernier. La raison ? Les coureurs ne pouvaient perdre que 50 centièmes au maximum sur le premier des deux duels...
Illustrons ces propos avec le quart de finale entre Wendy Holdener et Paula Moltzan. La Suissesse a réussi un meilleur chrono général (46''76) que son adversaire (47''02), mais c'est bien l'Américaine qui a accédé au dernier carré, l'avantage acquis par la Schwytzoise en première manche ayant été plafonné à 50 centièmes.
Un règlement qu'a forcément regretté la skieuse d'Unteriberg. "Je suis déçue de cette erreur de la FIS car je n'ai pas bénéficié de mon réel avantage. J'aime bien faire du parallèle, mais ça doit être fair-play", a-t-elle pesté.
Un discours repris par Federica Brignone, laquelle s'est montrée bien plus virulente dans ses propos. "C'est la course la plus injuste de ma vie. On est à des Mondiaux. Ce n'est donc pas une course comme une autre. Cette règle de la demi-seconde est injuste. J'ai dit que c'était de la merde en direct à toutes les télévisions. Si le règlement ne change pas, je ne vais plus jamais faire un parallèle", a balancé l'Italienne.
Lauréate du Gros Globe de cristal l'hiver dernier, la Transalpine pourrait toutefois voir son souhait être prochainement exaucé par l'organe faîtier. "Il faut effectivement que l'on prenne la bonne décision. Soit on garde le combiné alpin, soit le parallèle. C'était prévu qu'on tranche après une période d'essai de deux ans et on est arrivé à son terme. La décision va donc bientôt tomber", a confirmé Michel Vion, membre du conseil de la FIS.
Le président de la fédération française de ski s'est également dit conscient du préjudice causé aux athlètes. "On n'aura jamais deux tracés égaux en parallèle. Avant, il n'y avait qu'une seule manche et ça avait fait polémique. Désormais, il y a un système de manches aller-retour qui essaie d'équilibrer la chose. Malgré cela, il y a encore de grandes différences. Quant à l'avantage plafonné à 50 centièmes, c'est comme ça depuis 20 ans. Il faudrait peut-être l'ajuster", a reconnu le Savoyard.
Si la FIS entend encore avoir des coureurs au départ de ses prochains parallèles, elle se doit de trouver la bonne formule. Une fois pour toutes.